Gone baby gone

Gone baby gone
Titre original:Gone baby gone
Réalisateur:Ben Affleck
Sortie:Cinéma
Durée:113 minutes
Date:26 décembre 2007
Note:
Dans un quartier populaire de Boston, la petite Amanda McCready, quatre ans, a été enlevée. Alors que la police, menée par le chef de l'unité spéciale Jack Doyle, ne dispose d'aucun indice précis au bout de quatre jours, la tante de l'enfant s'adresse au détective privé Patrick Kenzie pour mener des recherches de son côté. Assisté par sa compagne Angie Gennaro et deux policiers aguerris, Kenzie trouve rapidement une piste chaude, qui le mène dans le milieu de la drogue.

Critique de Tootpadu

Qui aurait cru que Ben Affleck, l'acteur à l'ardoise de navets interminable, le centre des railleries de la presse people pendant des années à cause de sa relation tumultueuse avec Jennifer Lopez au début de la décennie, était capable de nous pondre un drame aussi sombre et dur ? Certes, il est parti sur de bonnes bases, puisqu'il s'agit de l'adaptation d'un roman de Dennis Lehane, qui est également à l'origine de Mystic River. Sans atteindre le même niveau d'intensité tragique que Clint Eastwood, Affleck ne perd jamais de vue les implications morales, peu reluisantes, de son histoire.
Le mouvement en trois temps du scénario constitue alors une sorte de parcours d'initiation pour le personnage complexe de Patrick Kenzie. De l'enfant insouciant qu'il est au début, mentalement parlant, il sera obligé de s'adapter et de mûrir à travers les nombreux revirements, de plus en plus tordus, de l'affaire. Le défi essentiel se trouve alors au niveau de l'intégrité personnelle et du prix à payer pour la préserver, et non pas dans la course contre la montre pour retrouver Amanda vivante. Le frère du réalisateur, Casey Affleck, traduit ces tentations morales avec une intensité impressionnante. Alors que la distribution est d'une solidité à toute épreuve, seul Ed Harris arrive à tenir tête au jeu magistral du jeune Affleck. Son Patrick Kenzie est l'exemple parfait d'un homme qui se fait dépasser par la noblesse de ses intentions et qui tente de racheter une faute en en commettant une autre.
La mise en scène de Ben Affleck est plus prometteuse qu'entièrement assurée. On veut bien croire que la confusion dans les moments d'affrontement cruciaux est intentionnelle, pour indiquer une zone d'ombre lourde de conséquences par la suite. Mais dans l'ensemble, le néophyte se montre un peu trop tributaire du vieux maître Eastwood.

Vu le 28 octobre 2007, au Planet Hollywood Champs-Elysées, en VO

Note de Tootpadu: