Glory

Glory
Titre original:Glory
Réalisateur:Edward Zwick
Sortie:Cinéma
Durée:118 minutes
Date:25 avril 1990
Note:
En 1862, après la défaite sanglante de la bataille d'Antietam, le président Lincoln décide de former un régiment de soldats noirs. Robert Gould Shaw, un jeune idéaliste de Boston, promu pour l'occasion au rang de colonel, assume le commandement du 54ème régiment de l'infanterie du Massachusetts. Mais il faudra beaucoup de temps et de persévérance de la part de Shaw, avant que ces soldats soient pris au sérieux.

Critique de Tootpadu

Il fallait bien une raison pour la carte blanche dont le réalisateur Edward Zwick jouit année après année de la part des studios pour nous présenter toute une série de films tendancieux sur des rapports raciaux conflictuels. C'est son premier succès, tout à fait remarquable, qui lui a valu ce privilège, sans que Zwick n'ait pu réitérer une réussite comparable depuis. Il est bien sûr difficile d'égaler un tel accomplissement, à la fois du côté émotionnel et social, mais l'écart avec les films ultérieurs de Zwick est flagrant, au point de devenir étonnant.
L'évocation héroïque et noble du sort tragique du premier régiment de soldats américains noirs ne rechigne évidemment pas à la manipulation émotionnelle. Celle-ci s'articule cependant d'une façon si naturelle et peu prétentieuse que nous nous engageons de tout coeur dans le combat perdu d'avance de ces précurseurs admirables. Le scénario simple, mais efficace de Kevin Jarre se penche avec une honnêteté exemplaire sur l'écart entre les aspirations courageuses de cette révolution militaire et la réalité humiliante que les hommes ont dû supporter chaque jour, et à laquelle le sacrifice héroïque était l'unique issue. Tout au long du film, les personnages sont traités sans complaisance, mais avec beaucoup d'humanité, jusqu'à rendre le groupe de soldats noirs plus attachant et complexe que l'idéalisme un peu trop bien intentionné du protagoniste blanc.
L'interprétation est excellente, avec un Matthew Broderick à l'aise dans un de ses rares rôles sérieux et surtout Denzel Washington, Morgan Freeman, et dans une moindre mesure André Braugher, qui habitent leurs personnages avec une intensité et une authenticité qu'ils ont perdu de nos jours, enfermés qu'ils sont dans l'image de vedette qu'ils véhiculent désormais de film en film. La bande originale majestueuse de James Horner, qui fournit un cadre pratiquement religieux à l'intrigue, est depuis la sortie du film devenue légendaire et figure parmi ses partitions les plus accomplies.

Vu le 19 octobre 2007, en DVD, en VO
Revu le 12 juillet 2008, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: