Nous les vivants

Nous les vivants
Titre original:Nous les vivants
Réalisateur:Roy Andersson
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:21 novembre 2007
Note:
La nature humaine, avec ses joies et ses peines, évoquée à travers une suite de tableaux. Les membres d'une fanfare qui ont des problèmes d'argent. Les rêves d'un homme qui se croit condamné à mort pour avoir commis une négligence grave des biens d'autrui et d'une fille qui aimerait tant partir en voyages de noces avec le guitariste d'un groupe rock. Un psychiatre qui n'en peut plus au bout de 27 ans de tentatives de rendre des gens égoïstes heureux. Un homme d'affaires qui craint de rater une réunion importante à cause d'une coupe de cheveux accidentée.

Critique de Tootpadu

Le cinéma de Roy Andersson n'est définitivement pas fait pour tout le monde. Plus encore que sa structure narrative qui reste très loin des conventions du cinéma de fiction, ce sont surtout les thèmes qu'il aborde, d'une manière plutôt sinistre, qui font tache. Toutes les vignettes, ou tableaux comme il les appelle - une définition au moins tout aussi juste, tellement l'aspect figé et pictural de ses plans s'impose - décrivent un aspect de l'anéantissement de la condition humaine dans notre société occidentale.
Dans un contexte aussi désolant, les seules occasions d'humour se présentent lorsque la dérision et l'absurde prennent le dessus. Mais le ton qui règne dans cet univers gris est tellement déprimant que les manifestations les plus abstraites de la perversion humaine ne font pas tellement rire. Au fond, Andersson voit juste dans la laideur et le désespoir qui caractérisent nos actes et nos ambitions. Mais même dans un cadre aussi stylisé, où étrangement les choses les plus importantes se passent souvent à l'extérieur, de l'autre côté de la vitre par laquelle nous pénétrons dans ce monde de misère, et en dépit d'un oeil très doué pour les compositions d'images impressionnantes (le plan des bombardiers), la surcharge de cynisme et de pessimisme finit par nous accabler profondément.
Si même après l'avoir vu au début de l'automne ce film nous abat tellement, nous n'osons pas prévoir quel effet il aura sur le spectateur lors de sa sortie, au début de la saison la plus froide et sombre de l'année. Cette combinaison de facteurs sera une recette infaillible pour une dépression sérieuse !

Vu le 26 septembre 2007, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu: