Shoot'em Up

Shoot'em Up
Titre original:Shoot'em Up
Réalisateur:Michael Davis
Sortie:Cinéma
Durée:87 minutes
Date:19 septembre 2007
Note:
Un soir, en attendant le bus, Smith voit une femme enceinte poursuivie par un malfrat. Il lui vient en aide, mais au cours de la fusillade qui s'ensuit, elle accouche et est tuée. Smith se retrouve alors avec le nourrisson sur les bras. Il réussit à échapper à la bande des tueurs, menée par l'impitoyable Hertz. La prostituée Donna Quintano lui paraît la personne idéale pour s'occuper du bébé. Sauf que Donna refuse l'offre de Smith, qui n'arrive pas à se débarrasser des gangsters.

Critique de Tootpadu

Rares sont les films dans lesquels vraiment tout va de travers. Shoot'em Up appartient à cette espèce heureusement menacée de désastres filmiques, qui se croient à la pointe de la mode et qui ne sont en fin de compte qu'un enchaînement hautement frustrant de faux pas dans toutes les directions imaginables. On y sent encore les vestiges d'une volonté de faire comme Guy Ritchie ou même, sacrilège, comme Tarantino : un spectacle survolté qui ne se prend jamais tout à fait au sérieux. Et cette maladresse créative est la bouée de sauvetage qui empêche le film de sombrer complètement; elle et l'impatience de voir jusqu'où osent aller les idées aberrantes du scénario et les prouesses navrantes du montage.
La narration s'appuie en effet, autant que possible, sur un montage qui confond sans arrêt "vitesse" avec "rythme". Le nombre de plans doit être largement supérieur à celui de corps qui jonchent l'intrigue. Mais la quantité n'est à aucun moment synonyme de qualité ici, même pas lors des fusillades, qui laissent uniquement deviner les prouesses de Smith, tellement elles sont mal filmées. La violence gratuite qui s'en dégage n'est cependant pas la tare principale de ces immondices.
Le scénario nous embarque en effet dans un voyage à travers les pires insultes à l'intelligence du spectateur que nous avons dû subir depuis longtemps ! Il n'y a pas la moindre progression organique dans cette histoire, qui n'avance qu'en fonction des coups de génie incompréhensibles de Smith et Hertz, ou pire encore, pour satisfaire la soif du réalisateur de scènes débordantes d'une arrogance formelle qui tombe invariablement à plat. A chaque bifurcation scénaristique, l'option la plus improbable et débile est privilégiée, ne serait-ce que pour écouler un stock immense de répliques glanées ça et là aux endroits les plus infectes depuis la nuit du cinéma.
Chaque élément du film est si insupportable, que la participation des trois têtes d'affiche laisse pantois ! Vaillamment, ils se débattent pour remporter la course à la framboise de la pire prestation de l'année, dans laquelle surtout Paul Giamatti, extrêmement agaçant, paraît déjà bien placé. Si ce n'était pas pour eux, cette bouse aurait sans doute moisi aux fins fonds des étagères de New Line.

Vu le 25 septembre 2007, au MK2 Bibliothèque, Salle 4, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Depuis les excellents Hard boiled, The Killer et Matrix, nous n'avions pas eu la chance de voir d'aussi belles scènes de fusillades sur nos écrans. Si à cela, vous rajoutez qu'avec ce film, Monica Bellucci obtient le meilleur rôle de sa carrière en interprétant une prostituée au grand coeur (est-ce un rôle de composition ??) et l'impressionnant Clive Owen, vous obtenez un bon divertissement à prendre au second degré.

Ce film surfe autant sur l'humour noir que sur les litres d'hémoglobine tout en faisant pas mal de clins d'oeil à des oeuvres passées (western Spaghetti, films HK). Ainsi, dans sa volonté d'enchaîner les scènes barges, Shoot'em Up évoque les représentants les plus déviants du polar hong kongais. On se laisse emporter par ce flot incessant de bravoure meurtrière et d'inepties visuelles : chute d'un avion, d'une voiture, d'un char, d'un étage, cela fait beaucoup de chutes comme vous pourrez le voir. On peut dire sans crainte que Shoot'em Up a les qualités de ses défauts : une efficacité qui se démentira pas tout au long du film, malgré le fait que peu de scènes resteront en mémoire. Retenons pourtant le positif : ce rythme échevelé, cette manière d'encadrer l'action.

Ce film est donc à voir sur grand écran pour l'apprécier dans les meilleurs conditions possibles.

Nous attendons avec impatience le prochain film de Michael Davis, voire les prochaines aventures de son personnage Mr Smith !

Vu le 21 septembre 2007, au Gaumont Disney Village, en VF

Note de Mulder: