
Titre original: | Kaidan |
Réalisateur: | Hideo Nakata |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 118 minutes |
Date: | 12 septembre 2007 |
Note: | |
Au Japon du XIXème siècle, un usurier est assassiné par un samouraï qui lui devait de l'argent. Avant de mourir sous les coups de sabre de son agresseur, la victime le maudit, lui et toute sa famille. Vingt-cinq ans plus tard, Shinkichi, un jeune et beau vendeur d'herbes, tombe amoureux d'Oshiga, une professeur de chant d'âge mûr. Alors que cette relation passionnelle trouve la désapprobation de la société, les deux amoureux ignorent qu'ils sont les descendants de l'usurier et du samouraï. Leur amour se dégrade alors rapidement sous le poids de la malédiction ancienne.
Critique de Tootpadu
L'horreur selon Hideo Nakata n'est pas vraiment à notre goût. Les déluges d'effets spéciaux voyants et l'omniprésence de l'eau comme véhicule du mal ne nous effrayent nullement, sauf par leur piètre qualité. Heureusement que ce retour aux sources du réalisateur japonais ne s'en sert que très modérément. Fidèle à la tradition du cinéma d'épouvante d'une autre époque, il suggère la malédiction plus qu'il ne la montre. Grâce à cette approche plutôt subtile, la menace pèse constamment sur le destin des protagonistes maudits depuis le début.
En effet, l'histoire est tellement touffue que ce sort inéluctable y est d'une certaine façon la seule constante. Le nombre de femmes que Shinkichi rencontre est si élevé qu'on a presque tendance à s'y perdre un peu, mais chaque fois, les forces funestes qui émanent du marécage mettent un terme tragique à l'amour. Hideo Nakata traite cette histoire d'époque avec une application exemplaire, qui ne cherche que rarement l'effet facile (surtout en rapport avec le bébé). A partir de compositions de plan très soignées, qui se servent à merveille de la lumière artificielle des décors de studio, le réalisateur nous présente un récit majestueux, qui nous rappelle agréablement le genre de film japonais qui ne se fait pratiquement plus de nos jours.
Ainsi s'achève le programme de films d'horreur que Metropolitan nous a concocté pour le mois de septembre, et que l'on peut déjà considérer comme un des événements cinématographiques majeurs de la rentrée ! L'appelation de film d'horreur est en fait trompeuse à l'égard de films qui savent transgresser les codes du genre avec une intelligence confondante. Seul le meilleur du lot (Réincarnation) reste proche de l'horreur comme on la conçoit de nos jours. Mais c'est justement cette ouverture vers d'autres horizons et vers d'autres déclinaisons d'un cinéma japonais toujours mal distribué en France qui passionne !
Vu le 9 août 2007, au Metro, en VO
Note de Tootpadu: