Ratatouille

Ratatouille
Titre original:Ratatouille
Réalisateur:Brad Bird
Sortie:Cinéma
Durée:111 minutes
Date:01 août 2007
Note:
Le jeune Remy a un don atypique pour un rat : il a le nez fin d'un gourmet qui ne se contente pas des restes que ses amis trouvent sur les décharges. Son idole est Gusteau, le chef d'un grand restaurant à Paris, dont la devise est que tout le monde peut cuisiner. Après être séparé de sa famille, Remy se retrouve tout seul dans la capitale. Il ne lui faudra pas longtemps avant de trouver le restaurant de Gusteau et d'y exercer sa passion pour la haute cuisine d'une manière guère orthodoxe.

Critique de Tootpadu

"Surprenez-moi", c'est pratiquement la dernière réplique de cette nouvelle production Pixar, désormais étroitement lié à Disney. Au bout de douze ans et huit films qui ont transformé à jamais l'animation au cinéma, c'est justement cet élément de surprise qui se fait de plus en plus rare chez Pixar. Bien entendu, Ratatouille répond aux standards d'excellence établis par John Lasseter et son équipe en termes d'animation. En comparaison avec le style presque élémentaire de Toy Story, les avancées et les prouesses visuelles déployées amplement ici laissent rêveur. Mais est-ce qu'on était vraiment en droit d'attendre autre chose de cet inventeur inlassable de nouvelles techniques d'animation ? Bien sûr que non.
Toutefois, le plus bel habit ne peut briller que s'il soutient un contenu tout aussi excellent. Et c'est là que Ratatouille ne dépasse que très rarement un niveau de solidité divertissant, mais guère inspiré. Passons sur les références franchouillardes dans une cité de Paris impossible à dater. Au début, on se croirait dans un milieu de siècle aussi imaginaire que l'Irma la douce de Billy Wilder. Jusqu'à ce qu'on nous parle de test ADN et que les voitures prennent soudainement une allure infiniment plus contemporaine que lors de l'arrivée de Remy. De même, le dispositif narratif de la bonne conscience, personnifiée par un Gusteau qui n'existe que dans l'imagination du protagoniste, a de quoi énerver à la longue. Mais au fond, la structure de l'intrigue est tellement prévisible que l'on regretterait presque les allusions ironiques à la culture populaire, qui pullulaient dans les premiers films Pixar, et qui sont tenu à un strict minimum ici.
La vieille histoire de l'orphelin doué et mal compris, qui se crée une nouvelle famille grâce à sa persévérance, est étalée en long et en large ici, avec son lot de messages réconfortants habituel. A une petite exception près, cet état d'esprit optimiste et volontariste règne sans encombre sur un récit joyeux et divertissant. Que cette parenthèse très sombre, au moment où la vérité éclate au grand jour et où les protagonistes se retrouvent complètement seuls, ne dure que quelques instants, avant qu'on ne revienne à une célébration très conventionnelle des valeurs familiales, démontre encore à quel point Pixar progresse lentement, mais sûrement, vers la philosophie aseptisée de sa nouvelle maison mère.

Vu le 2 août 2007, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 10, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

A Fabien et Tobias sans qui ce site n'existerait pas.

La famille (au sens large) et le dépassement de soi ont toujours des sources importantes d'inspiration. Chaque année, nous attendons la nouvelle cuvée Pixar. Cette année, celle-ci est un pur millésime. Non seulement ce film est instantanément un chef-d'œuvre, mais il s'impose à ce jour comme le meilleur long-métrage que l'on ait pu voir depuis les brillants Indestructibles. Pixar s'impose une nouvelle fois comme un véritable orfèvre, privilégiant aussi bien la forme (l'animation est tellement somptueuse que l'on oublie que l'on regarde un simple film d'animation et que l'on a l'impression que les personnages sont réels) que le fond (le scénario est ciselé aux petits oignons).

On pourrait résumer le film par le fait que même si nous n'avons pas toutes les bonnes cartes à la naissance, notre soif de réussite et de dépassement de soi peut nous amener à réaliser de grandes choses. Rémy le petit rat, mais grand cuisinier au demeurant, ne pourrait pas s’adonner à sa passion sans Auguste Gusteau. En conjuguant leurs talents respectifs, ils réaliseront à eux seuls de grandes choses, comme restaurer le blason du grand restaurateur, trouver une amie inattendue à Auguste et, surtout, permettre à la grande famille de Rémy de manger.

Dans ce film d’animation, on sent réellement que la ville de Paris a inspiré le réalisateur Brad Bird. Pour lui, non seulement Paris est la ville de la gastronomie par excellence, mais aussi celle de la réussite.

Une nouvelle fois, Pixar réussit donc avec brio à nous rendre notre âme d’enfant et surtout à nous émerveiller, attendrir et émouvoir. Les longs applaudissements à la fin du film ne sont guère étonnants au vu du somptueux festin que nous ont livré une nouvelle fois ces géants de l’animation.

Vu le 30 juillet 2007, au Gaumont Disney Village, Salle 2, en VF

Note de Mulder: