
Titre original: | Fido |
Réalisateur: | Andrew Currie |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 91 minutes |
Date: | 01 août 2007 |
Note: | |
Suite au passage d'un nuage radioactif, tous les morts de la terre ont ressuscité en tant que zombies. Après une guerre sanglante, la puissante compagnie ZomCon a trouvé la solution miracle : un collier qui permet de contrôler les morts vivants. Désormais, les zombies font partie intégrante de la vie quotidienne, à laquelle ils participent comme serviteurs de tout genre. Dans la famille du jeune Timmy Robinson, qui habite dans la ville pittoresque de Willard, on avait jusqu'à présent fait l'impasse sur l'acquisition d'un zombie. Mais l'arrivée d'un nouveau voisin, le responsable de la sécurité de ZomCon, pousse la mère de Timmy à franchir le pas et à engager Fido pour l'aider dans les tâches ménagères.
Critique de Tootpadu
L'univers gentillet des années 1950 est vilainement détourné dans cette comédie canadienne mordante. Le décalage entre la petite communauté urbaine proprette et son usage des zombies est tel qu'Andrew Currie a recours à une longue séquence d'introduction sous forme de film éducatif pour bien expliquer les différences. Mais la véritable faille de cette civilisation meurtrie par l'invasion des morts vivants n'apparaît que progressivement : c'est le rapport à la mort, et par conséquent aussi celui à la vie, qui a chamboulé la conscience collective. La source principale d'un humour grinçant se trouve bien là, dans le naturel avec lequel est tenu compte de la disparition de personnages importants, tout en maintenant les apparences d'un monde idyllique.
Outre la comédie tout à fait hilarante, c'est ce détournement astucieux d'une des époques phares de l'histoire américaine qui fascine dans le film. Il figure en quelque sorte comme un pendant macabre à Loin du paradis de Todd Haynes, où l'idéal de la famille typique a été miné par l'homosexualité et l'amour interracial. Cette comparaison est également validée par le personnage de la mère, une Carrie-Anne Moss tout à fait ravissante, qui est plus préoccupée par le regard des autres que par le bien-être de son fils gringalet, avant de céder légèrement aux avances de son zombie. Le scénario habile s'applique ainsi avant tout à démasquer l'hypocrisie d'une société qui prétend à la normalité nombriliste, alors que la démence la plus effrayante frappe à ses portes et qu'elle évolue, d'une façon à peine domestiquée, à l'intérieur.
Le point fort de la mise en scène est la direction d'acteurs. Andrew Currie réussit en effet à trouver un juste équilibre entre la caricature et la banalité d'une vie en banlieue pour ses personnages. Du côté de la narration, le constat est un peu plus réservé, puisque les plans de liaison, à la manière d'un feuilleton de télé, abondent un peu trop vers la fin du film.
Vu le 23 juillet 2007, au Metro, en VO
Note de Tootpadu: