You Kill Me

You Kill Me
Titre original:You Kill Me
Réalisateur:John Dahl
Sortie:Cinéma
Durée:92 minutes
Date:25 juillet 2007
Note:
Frank Falenczyk est le tueur à gages du crime organisé polonais à Buffalo. De moins en moins fiable à cause de son alcoolisme, il est envoyé à San Francisco par le chef de la pègre locale pour décrocher. Des vacances forcées qui n'enchantent guère Frank, qui doit en plus accepter le travail dans une morgue, afin de suivre un rythme de vie plus régulier. C'est pourtant là qu'il rencontre Laurel, une femme séduite par sa franchise et pas vraiment choquée par ses antécédents.

Critique de Tootpadu

Les alcooliques qui se battent vaillamment contre leur dépendance et les tueurs professionnels sans remords ne sont pas vraiment des sujets propices à la comédie. Et pourtant, ce film jouissivement immoral en tire une histoire malicieuse, sans jamais tomber dans la caricature. Le ton est donné dès le début, lorsque Frank balaie la neige devant sa porte, jetant systématiquement la bouteille à l'endroit jusqu'où il pense pouvoir progresser avant la prochaine gorgée. Ce n'est pas de l'ironie de la part du scénario et de la mise en scène, et ce n'est certainement pas non plus de la moquerie. En même temps, les effusions de sympathie sont rares. On pourrait considérer alors l'approche de You Kill Me comme une observation décalée de l'absurdité de la vie.
Car l'histoire de Frank et de la flopée de personnages assez minables qui l'entoure ne se complaît guère dans l'exagération de l'étrange. Tout le monde agit en quelque sorte comme si de rien n'était, comme si l'apprentissage de techniques assassines par Laurel était aussi anodin que l'homosexualité d'un autre personnage clef. Toutefois, de ce recul envers l'atrocité intrinsèque de la profession de Frank et de ses problèmes personnels ne naît pas l'indifférence, mais un humour fin et noir. Nous ne rions pas des personnages, mais pas non plus avec eux. Ce qui amuse, c'est leur comportement peu orthodoxe dans des situations qui ne le sont pas moins.
Au sein d'une distribution extrêment solide, dépourvue de la moindre vanité, Ben Kingsley campe ici d'une certaine façon une version plus ambiguë de son gangster irascible dans Sexy Beast. La complexité du personnage se développe ainsi librement, au delà de quelques maniérismes initiaux.

Vu le 17 juillet 2007, au Metro, en VO

Note de Tootpadu: