Mise à prix

Mise à prix
Titre original:Mise à prix
Réalisateur:Joe Carnahan
Sortie:Cinéma
Durée:109 minutes
Date:01 août 2007
Note:
Le magicien de Las Vegas Buddy Israel est sur le point de se rendre au FBI pour témoigner contre son rival au sein de la mafia, Primo Sparazza. Alors que le directeur adjoint de l'agence fédérale Stanley Locke est en train de négocier les conditions de sa reddition, les agents Carruthers et Messner sont envoyés sur place, à Lake Tahoe, pour prendre en charge Israel, dès qu'il est prêt à coopérer entièrement. Mais la mafia a également mise à prix la tête du traître et les tueurs à gages les plus téméraires sont alors en lice pour remporter ce contrat juteux.

Critique de Tootpadu

La ligne qui sépare une complexité réfléchie de la surcharge inconsidérée est extrêmement fine. Le troisième film de Joe Carnahan, après Narc et l'inédit Blood, Guts, Bullets and Octane, ne fait guère dans la subtilité pour tenter d'échapper au côté ennuyeux de ce spectre narratif. Toujours aussi fidèle à l'esthétique clipesque qui était déjà à l'oeuvre dans son histoire de flics pourris précédente, le réalisateur privilégie la forme clinquante et l'esbroufe arrogante à une narration plus charnue.
Ses influences, de Guy Ritchie à Quentin Tarantino, sont ainsi clairement perceptibles, dès l'introduction trop élaborée, qui met un temps fou à présenter tous les personnages de ce film d'ensemble. Aucun intérêt en effet à connaître exactement les noms et le passé des différents intervenants, puisqu'une fois que l'action commence, enfin, tout le monde se fait canarder sans états d'âme. Mais même ces fusillades ininterrompues répondent aux mêmes exigences que le long chemin qui a mené jusqu'au pent-house d'un hôtel de Lake Tahoe : ne pas tenir compte du discernement du spectateur quant aux revirements à venir, mais lui faire avaler au contraire des énormités à la fois formelles et scénaristiques. Ce n'est ainsi pas que le brave agent fédéral qui se demandera à la fin, s'il valait la peine de produire un tel écran de fumée pour un résultat aussi misérable.
La distribution plutôt prestigieuse et dans l'air du temps du film est sacrifiée sans la moindre hésitation aux besoins bouffis de l'histoire. Ainsi, ce n'est pas parce qu'on figure en tête du générique que l'on survit le plus longtemps, et ce n'est pas non plus parce qu'on s'appelle Andy Garcia, Ray Liotta ou Jeremy Piven qu'on s'en sort indemne de ce conte mafieux abusivement prétentieux.

Vu le 26 juin 2007, au Club 13, en VO

Note de Tootpadu: