Spider-Man 3

Spider-Man 3
Titre original:Spider-Man 3
Réalisateur:Sam Raimi
Sortie:Cinéma
Durée:139 minutes
Date:01 mai 2007
Note:
Tout va pour le mieux pour Peter Parker : Spider-Man, son identité secrète, est le héros incontesté de New York, il excelle dans ses études scientifiques, et il s'apprête à demander sa copine Mary Jane, en voie de devenir une actrice de Broadway, en mariage. Autant de bonheur fait du bien à l'amour propre, voire à l'orgueil, et Peter devra vite se rendre compte que son univers est toujours aussi impitoyable. Son ancien ami Harry Osborn jure de se venger pour la mort de son père, le Bouffon Vert. Un petit photographe parvenu, Eddie Brock, risque de lui prendre sa place au journal Daily Bugle. Et il est convoqué avec sa tante May chez la police, où il doit apprendre que le véritable assassin de son oncle, Flint Marko, court toujours.

Critique de Mulder

A mes meilleurs amis qui me donnent la force de me relever la tête haute et me remettre à ma place quand il le faut aussi !

Spider-man 3 est-il une pure réussite cinématographique ? Est-il la meilleure adaptation d’un comics sur grand écran ? Ce film est-il un simple produit permettant à ses producteurs de nous vendre multes hamburgers et produits dérivés ou un vrai film d’auteur ? Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco sont-ils de bons acteurs ? Sam Raimi signe-t-il ici son meilleur film ? Spiderman 3 dépasse-t-il Batman Begins et Batman returns par sa noirceur ? Les effets spéciaux sont-ils aussi spectaculaires que cela ? Et enfin, Spider-man 3 est-il diffusé en IMAX dans la fameuse salle 11 du cinéma Gaumont du Disney Village ?

La réponse à toutes ces questions est "oui", hormis pour la dernière, car la version IMAX de Spiderman 3 ne semble avoir été qu’un leurre !

Dire que nous attendions impatiemment de voir Spider-man 3 n’était pas peu dire. Les rumeurs sur ce troisième opus étaient pratiquement toutes fondées, sauf le fait d’avoir des apparitions du Lézard (les mordus du comics me comprendront). Les effets spéciaux (soit 80 millions du budget de 250 millions) se voient effectivement à l’écran. Spiderman 3 n’est pas seulement le film le plus cher de l’histoire du cinéma, mais est surtout la meilleure adaptation d’un comics sur grand écran, dépassant de très loin le Superman de 1978 de Richard Donner et le Batman Returns de Tim Burton !

L’opus 1 nous montrait comment un geek des temps modernes (mal dans sa peau, ayant des problèmes de communication importants) suite à une piqûre d’une araignée mutante devenait lui aussi un mutant ayant toutes les facultés d’une araignée humaine (force herculéenne, envoie de fils…). L’opus 2 nous montrait comment cet adolescent, devenu Spiderman, devait affronter un ennemi surpuissant et tentaculaire, perdre et retrouver la femme de sa vie. Cet opus nous montre que même Spiderman à son côté obscur et que seul, il ne pourra pas gagner à chaque coup. Ce film s’appuie sur un scénario ne laissant aucun temps mort et nous dévoile une succession de moments tantôt comiques (la scène culte de la rue, du restaurant), tantôt dramatiques (la scène de la petite fille de Sandman, de la mort de l’un des personnages centraux), tantôt de violence nécessaire (la scène de l’affrontement final est du jamais vu au cinéma). Toutes les scènes s’emboitent parfaitement.

Sam Raimi signe bien ici un pur chef-d’œuvre, un film qui restera longtemps dans nos mémoires comme la meilleure adaptation d’un comics Marvel, mais encore mieux, nous livre un vrai film d’auteur, un grand moment de cinéma. Car plus qu’être un film d’acteurs (tous épatants au passage, surtout Kirsten Dunst), c’est le film d’un ultime geek féru de comics, de films d’horreur, de cinéma. On pourrait à cet effet comparer facilement la trilogie de Peter Jackson du "Seigneur des anneaux" avec la trilogie de Spiderman de Sam Raimi par sa fluidité et par la foi qu’ont ces deux réalisateurs dans leur métier et le fait de se surpasser continuellement.

Il y a également beaucoup de comparaisons que l’on pourrait faire entre le mauvais Superman 3 et ce Spiderman 3. Dans ces deux films, le super héros doit affronter son côté obscur, perdre la femme qu’il aime pour enfin regagner sa confiance et lui montrer à tel point celle-ci est important à ses yeux. Ce troisième opus est donc le plus noir des films de super héros Marvel à ce jour.

Enfin, la dernière scène du film nous donne envie impatiemment de voir une suite. Cela sera effectivement le cas avec une autre trilogie de Spiderman en cours de préparation et cette trilogie ne pourra pas se faire ni sans Tobey Maguire, ni sans Kirsten Dunst et surtout pas sans l’œil avisé de Sam Raimi !

A la fin du film, de nombreux spectateurs ont applaudi, et cela était amplement mérité !!!

A voir et revoir sur grand écran si possible dans les meilleures conditions possibles.

Vu le 1er mai 2007, au Gaumont du Disney Village, Salle 11
Revu le 7 mai 2007, au Max Linder, en VO

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Quand une série de films arrive à son troisième épisode, la pertinence et la nécessité de la poursuite d'un concept initialement couronné de succès deviennent vite apparentes. Rares sont en effet les épisodes III qui arrivent encore à renouveler la formule établie au fil du temps, et qui apportent un élément essentiel à leur saga. Les exemples ne manquent pas pour évoquer le caractère superflu de ces productions de plus en plus coûteuses et de moins en moins ingénieuses : entre les aventures qui tournent en rond (Indiana Jones, les Die Hard ou Retour vers le futur), les épopées qui s'éternisent sans savoir comment se terminer (Le Seigneur des anneaux - Le retour du Roi), les rappels nostalgiques et solennels qui cachent mal leur absence de raison d'être (Le Parrain 3ème partie) et surtout les récits qui finissent en queue de poisson, question de pouvoir continuer à traire la vache commerciale tant qu'elle rapporte des sous (les comédies, les films d'horreur et les films inspirés de héros animés), les occasions ne manquent pas pour servir au spectateur crédule encore et encore le même plat.
Le parti pris de Sam Raimi pour le troisième film autour des aventures de l'homme araignée est la surenchère la plus basique. Tout est plus grand et plus spectaculaire, et il faut désormais trois, voire quatre, méchants pour accentuer la force et la détermination du héros. Car les questions que Peter Parker se pose sur la validité de son combat, obnubilé qu'il est par son propre succès et une influence externe, et ses coups de faiblesse passagers face à autant d'adversaires ne mettent jamais sa superiorité durablement en danger. Spider-Man 3 est avant tout une célébration de son héros, l'accomplissement prématuré de ses différents champs d'engagement (le travail, l'amour et l'amitié).
Que ce récit héroïque manque de profondeur est surtout imputable à l'inconsistance flagrante du ton. On sent bien la volonté scénaristique d'aérer l'histoire, d'y apporter une touche d'auto-dérision et de rechercher le divertissement à l'état pur. Mais à force de vouloir contenter toutes les exigences du cinéma hollywoodien, le film reste péniblement superficiel. En dépit de sa durée tout de même conséquente, le film ne prend pas le temps de traiter correctement les différents fils de son histoire. Par conséquent, les agissements de la multitude de personnages n'évitent guère la caricature. C'est peut-être même en cela que le film reste le plus fidèle à la forme artistique dessinée sur laquelle il se base. Sauf que les prouesses de Spider-Man imaginées par Stan Lee passent plutôt mal sur grand écran, sous une forme condensée avec autant de crispation.
Pour ceux qui se lassent rapidement des éternels combats aériens du héros, appuyés ici encore par des effets spéciaux pas tellement plus bluffants que dans Spider-Man 2 et une bande son sérieusement tonitruante, le budget immense du film a aussi modestement servi à réunir une distribution plutôt prestigieuse. Mais les retrouvailles avec Theresa Russell, par exemple, sont bien trop courtes et éphémères pour laisser la moindre impression dans ce festival de la surcharge et du mélange guère enthousiasmant des sauces.

Vu le 7 mai 2007, au Max Linder, en VO

Note de Tootpadu: