
Titre original: | Shooter Tireur d'élite |
Réalisateur: | Antoine Fuqua |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 126 minutes |
Date: | 18 avril 2007 |
Note: | |
Après une mission qui a mal tourné en Ethiopie, le tireur d'élite américain Bob Lee Swagger prend sa retraite et se retire dans les montagnes. Trois ans plus tard, l'équipe du colonel Johnson vient l'y chercher pour lui demander de l'aide dans une affaire délicate. Un message a été intercepté selon lequel le président doit être assassiné dans les quinze jours par un tireur d'élite. Les officiels espèrent alors pouvoir compter sur l'expertise de Swagger pour démanteler le complot à temps.
Critique de Tootpadu
Les débuts prometteurs de ce thriller, qui rappelle agréablement les complots politiques du cinéma des années 1970, ne laissent plus de trace au plus tard lors de l'énième revirement qui met le mercenaire et le méchant tenace face à face. Le rythme soutenu et musclé qui caractérisait encore la mise en chantier du complot et les premières étapes de la chasse à l'homme s'essouffle inexorablement, jusqu'à tourner en roue libre, incapable de conclure l'histoire d'une façon à peu près crédible. Le ton plutôt dense de la première demi-heure n'est alors plus à l'abri d'une philosophie simpliste, qui avait déjà accablé les films d'Antoine Fuqua dans le passé, notamment Les Larmes du soleil.
Ce réalisateur très inégal ne sait donc toujours pas comment boucler raisonnablement un récit, après la fusillade grandiloquente de Training Day. Soites, les panoramiques et autres prises aériennes confèrent une certaine ampleur majestueuse à l'aspect visuel du film, mais c'est là un bagage technique bien trop facile pour parer aux improbabilités croissantes et au caractère répétitif d'un scénario largement perfectible. Et puis, la promotion d'une justice qui compte principalement sur une brutalité aveugle, jusqu'à cette séquence assez gratuite et ridicule qui voit le ministre de la justice en personne inviter Swagger à prendre la loi entre ses propres mains, est plus en phase avec l'état d'esprit d'un Rambo qu'avec une réflexion intelligente sur le bien et le mal dans notre monde contemporain.
Enfin, l'interprétation fait preuve de plus de solidité que la mise en scène, trop souvent désemparée. Alors que Mark Wahlberg campe un héros fort et sommaire, qui sait montrer ses sentiments quand il le faut, Michael Peña et Rade Serbedzija s'acquittent honorablement de leurs rôles à la base entièrement superflus.
Vu le 24 avril 2007, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 31, en VO
Note de Tootpadu: