Secret de Térabithia (Le)

Secret de Térabithia (Le)
Titre original:Secret de Térabithia (Le)
Réalisateur:Gabor Csupo
Sortie:Cinéma
Durée:94 minutes
Date:28 mars 2007
Note:
Le jeune Jesse Aarons ne dispose que de deux façons d'échapper aux brimades de ses camarades de classe et aux responsabilités ternes que lui demande son père : courir aussi vite qu'il peut et laisser libre cours à son imagination à travers ses dessins de mondes imaginaires. L'arrivée de Leslie Burke, la fille des nouveaux voisins, lui permet d'exceller encore plus dans ses passions. En effet, Leslie court encore plus vite que lui et elle l'entraîne dans un monde de conte de fées dans la forêt : le royaume de Térabithia que les deux enfants sont les seuls à connaître.

Critique de Tootpadu

Lorsque la vie réelle n'a pas d'attrait, il est souhaitable, surtout pour des enfants, de se réfugier dans un monde imaginaire, dont on est le héros incontesté. De nombreux contes exploitent cette échappatoire magique, dans le but de rendre la frontière entre la réalité et la fiction moins pénible pour les enfants. Les intentions derrière cette énième production de Walden Media, conçue pour un public familial, n'ont ainsi rien de surprenant. Mais l'exécution de ce thème vieux comme le monde est atrocement bancale.
L'histoire est étirée dans tous les sens, mais ne trouve jamais une vocation et une voix crédibles. Toutes les galères de la fin de l'enfance y sont réunies, avec quelques éléments externes pour alourdir artificiellement la facture, mais la mise en scène ne sait nullement comment en faire un récit cohérent. Aux moments les plus incongrus, les deux gamins se mettent ainsi à courir. Et l'incertitude sur l'existence de Térabithia doit se baser sur un revirement tragique au dernier acte, pour enfin se dévoiler dans toute sa laideur d'effets numériques mal faits. Avant, aucune réflexion digne d'intérêt n'est générée par le doute qui plane comme une cape de plomb sur la cachette des enfants.
La pauvreté du propos, plus que celle du matériel de base, n'est pas occultée par une forme ennuyeusement fidèle au genre. Les chansons faussement inspirantes accompagnent chaque nouveau départ vers un objectif encore plus nébuleux que le précédent. Et la bande originale manipule vainement un vide émotionnel de plus en plus agaçant. En parlant d'agacement, les deux jeunes acteurs principaux ont de vraies têtes à claques, dans leur obstination d'apporter de la profondeur à une histoire qui en manque cruellement.
Il est par ailleurs curieux de constater que des références chrétiennes apparaissent périodiquement au cours de l'histoire, comme pour mieux cantonner ce film désespérément fade dans un état d'esprit partisan de certaines valeurs.

Vu le 13 février 2007, au Planet Hollywood Champs-Elysées, en VO

Note de Tootpadu: