Courir avec des ciseaux

Courir avec des ciseaux
Titre original:Courir avec des ciseaux
Réalisateur:Ryan Murphy
Sortie:Cinéma
Durée:122 minutes
Date:19 septembre 2007
Note:
Deirdre Burroughs, la mère du jeune Augusten, rêve de devenir un écrivain célèbre. Tout ce qui la gêne dans la poursuite de ce rêve et dans l'accomplissement de son expression inconsciente, elle le combat. Après avoir fait fuir son mari Norman, avec l'aide de son psychologue, le docteur Finch, Deirdre laisse Augusten sous la garde du docteur. L'adolescent devra alors trouver sa place au sein d'une famille aux membres plus bizarres les uns que les autres.

Critique de Tootpadu

Depuis l'arrivée de Wes Anderson sur la scène du cinéma indépendant américain, et dans une moindre mesure l'incursion de Paul Thomas Anderson dans le même genre avec Punch Drunk Love, la comédie décalée aux personnages bizarres fait partie du paysage cinématographique outre-Atlantique. Ces univers dysfonctionnels, semblables à des familles recomposées, ne se préoccupent que du narcissime de chacun de leurs membres. L'humour très particulier qui en résulte, si vous êtes disposés à rire de ce genre d'histoire, a plus tendance à se moquer du comportement inadapté des personnages qu'à s'amuser avec eux.
La formule est repoussée dans ses derniers retranchements incommodes avec cette adaptation prétentieuse des souvenirs d'adolescence d'Augusten Burroughs. La quête des traits de caractère bizarroïdes y est poussée jusqu'à l'extrême, c'est-à-dire jusqu'au point où toutes ces anomalies sociales ne veulent plus rien dire. Le récit s'en trouve désagréablement aseptisé et sans vie, juste avec des sursauts pénibles de toutes sortes de névroses. Même des éléments auxquels nous avons l'habitude d'adhérer, comme les premiers pas dans la vie d'un jeune pédé, nous laissent complètement indifférents ici. L'emploi systématique de morceaux de musique pour provoquer l'émotion s'avère également comme un effet de style vain et sans la moindre imagination.
Au sein d'une distribution qui déborde de prestige et qui déçoit par son manque de sincérité, il y a néanmoins une actrice qui arrive à toucher tant soit peu. Jill Clayburgh dans le rôle de la mère adoptive Agnes Finch, toute fripée qu'elle est, arrive à tirer son épingle du jeu par sa modestie, alors que les autres interprétations sont plus caricaturales les unes que les autres.

Vu le 30 janvier 2007, à la Salle Gaumont - Louis Feuillade, en VO

Note de Tootpadu: