After the Wedding

After the Wedding
Titre original:After the Wedding
Réalisateur:Susanne Bier
Sortie:Cinéma
Durée:124 minutes
Date:07 mars 2007
Note:
Jacob Petersen consacre sa vie à un petit orphelinat en Inde. Lorsque le manque de fonds menace son institution de fermer, Jacob se rend au Danemark, où le riche constructeur Jorgen a signalé sa volonté de la soutenir financièrement. Le temps d'attendre la décision finale après une première présentation, Jacob est invité au mariage d'Anna, la fille de Jorgen. Il y rencontre quelqu'un qu'il avait perdu de vue depuis très longtemps, ce qui va considérablement modifier le but de son voyage.

Critique de Tootpadu

Un homme qui a renoncé à l'aisance matérielle en Europe pour s'investir dans l'aide humanitaire en Inde doit revenir dans son pays natal pour préserver justement son action altruiste. Cette prémisse prometteuse ravirait la plupart des drames sociaux qui y verraient une matière idéale, propice à tout genre d'antagonisme entre le sacrifice pour l'autre et la surabondance de biens dans une société qui se vide de ses idéaux. Susanne Bier ne se contente par contre pas de cela. Non, elle ne ménage pas le spectateur de coups émotionnels pendant deux heures, épuisant par la même occasion le répertoire intégral des sinistres qui peuvent atteindre le cercle familial.
La surenchère du malheur s'accompagne d'une redistribution permanente des rôles prioritaires au sein du récit. Jacob ne fait ainsi qu'ouvrir la danse des infidélités, des secrets enfouis et des maladies fatales. Par la suite, il devient de plus en plus difficile de savoir où l'histoire est censé nous mener et comment parier la nouvelle attaque lacrymale qui ne saura tarder. Cependant, l'incertitude sur le pourquoi de cette avalanche de mauvaise fortune et de bonnes intentions permet de juger moins sévèrement les quelques poncifs prévisibles qui émaillent le récit, comme le sort de Pramod.
Le style de la mise en scène de Susanne Bier est visiblement inspiré des règles du dogme danois. Elle ne renie pas la parenté avec le mouvement, notamment avec le premier film estampillé "dogme", Festen de Thomas Vinterberg, à l'univers familial tout aussi chaotique, mais à l'impact émotionnel plus frais et durable. De toute façon, la caméra tenue à la main et le montage nerveux sont entrés dans les moeurs cinématographiques depuis bientôt dix ans. Nous n'avons toutefois pas souvenir d'un paragraphe du dogme qui insisterait lourdement sur le constat commun que les yeux sont le reflet de l'âme. En effet, les plans rapprochés sur les yeux des comédiens, voire sur ceux d'animaux empaillés, sont bien trop nombreux pour constituer autre chose qu'un agacement pesant.
Enfin, les acteurs et actrices s'en donnent à coeur joie dans ce festin des crises de nerfs et des confessions sur fond d'effusion de larmes. Alors que Mads Mikkelsen n'atteint pas le même niveau magistral que dans Adam's Apples, Rolf Lassgard dans le rôle de Jorgen et surtout Sidse Babett Knudsen dans celui d'Hélène sont désarmants d'intensité.

Vu le 22 janvier 2007, à la Salle Pathé François 1er, en VO

Note de Tootpadu: