Juste une fois !

Juste une fois !
Titre original:Juste une fois !
Réalisateur:Bob Goldthwait
Sortie:Cinéma
Durée:89 minutes
Date:21 février 2007
Note:
Dans sa jeunesse, un soir solitaire à l'université, Amy a tenté une expérience guère concluante dont elle n'a jamais osé parler. Jusqu'à ce qu'elle rencontre John, celui qu'elle croit être l'homme de sa vie. Elle le présente à ses parents, un couple des plus respectables. Et dans un souci de vérité, elle lui raconte son secret intime. Une révélation qu'elle aurait mieux fait de garder pour elle ...

Critique de Tootpadu

Qu'est-ce qu'il reste comme tabou dans notre société soi-disant tolérante et éclairée ? Cette production américaine indépendante s'intéresse de près à une question qui définit l'état d'avancement de toute civilisation, ainsi que sa capacité à pardonner certaines fautes de jeunesse. Elle épingle aussi l'hypocrisie comme seul garde-fou du maintien d'une apparence respectable. Dès qu'Amy ose parler de son effraction d'une règle élémentaire dans la définition de l'espèce, et peu importe la gêne que cet aveu lui cause, elle est mise à l'écart, tel un paria dégoûtant. Elle préfère alors évoquer des actions dédaignées (l'homosexualité, l'avortement), mais au moins partiellement acceptées dans la culture américaine, plutôt que détruire sa vie une fois de plus par un excès de sincérité.
En dehors du point de départ, l'acte clé sur lequel toute l'action se base et qui paraît pourtant comme une révélation majeure dans le contexte du matériel promotionnel (le synopsis officiel et l'affiche française explicitement cachottière), l'intrigue du film est presque ennuyeusement commune. Le cadre très modeste et le style pratiquement improvisé confèrent au film un aspect bon marché, pas très loin d'un téléfilm ou de l'épisode d'un feuilleton. Surtout la narration s'en ressent, avec ses plans d'établissement de la maison parentale récurrents et des séquences courtes qui ne disposent pas toujours d'une finalité précise. De même, le ton a le plus grand mal à se décider entre la comédie grossière, issue de l'univers des frères Farrelly, et une approche plus réfléchie et critique du règne de l'hypocrisie dans la société américaine.
Enfin, l'interprétation n'est guère remarquable, avec une actrice principale qui ressemble un peu trop à Renée Zellweger et beaucoup de comédiens de télévision sans charisme notable.

Vu le 22 décembre 2006, à la Salle Gaumont - Louis Feuillade, en VO

Note de Tootpadu: