Incroyable destin de Harold Crick (L')

Incroyable destin de Harold Crick (L')
Titre original:Incroyable destin de Harold Crick (L')
Réalisateur:Marc Forster
Sortie:Cinéma
Durée:113 minutes
Date:10 janvier 2007
Note:
Harold Crick, un contrôleur fiscal très ordinaire, mène une existence banale, réglée jusqu'au moindre détail. Sa routine journalière est brusquement bousculée, lorsqu'il entend la voix d'une femme qui décrit au détail près tous ses gestes et pensées. Cette voix intérieure fait carrément dérailler la vie très ordonnée de Harold Crick, lorsqu'elle lui annonce sa mort imminente. En fait, c'est l'écrivain à succès Karen Eiffel qui ne sait pas comment tuer le héros de son dernier roman que Harold entend, sans qu'elle se doute de l'existence dans la vie réelle de son personnage fictif.

Critique de Tootpadu

Marc Forster n'est ni Michel Gondry, ni Spike Jonze. De même, le scénariste Zach Helm n'a pas la plume aussi ingénieuse que Charlie Kaufman. Et pourtant, cette comédie morbide tente, avec toutes ses forces, de suivre la voie ouverte avec panache par les récits alambiqués de Kaufman. La fonction du narrateur y est interrogée en long et en large, le tout sur fond d'une parabole à la profondeur affectée. Mais aucune originalite n'apparaît au cours d'une histoire qui est avant tout déprimante.
Le principal coupable pour ce résultat final plutôt ennuyeux à partir d'une idée intéressante est, une fois de plus, Marc Forster. Comme dans ses deux films précédents, le réalisateur ne paraît nullement maîtriser son sujet. Entre les sauts narratifs arbitraires et un propos faussement important, le récit vague mollement jusqu'à une conclusion insatisfaisante. L'absence d'un style affirmé ou d'une quelconque densité narrative laisse alors les incohérences du scénario apparaître au grand jour. Complètement perdue dans les méandres d'une intrigue compliquée sans raison, la mise en scène fournit le service minimum selon Marc Forster, à savoir des personnages superficiels dans des décors lugubres.
Rares y sont les bonnes surprises, comme cette séquence délicieuse sans crier gare autour d'une assiette de cookies. Et les comédiens se laissent carrément voler la vedette par une montre, au rôle aussi inexplicable que nombre de revirements de l'histoire. Au mieux, ils campent des personnages sympathiques (Dustin Hoffman), et au pire, ils restent méconnaissables (Tom Hulce).

Vu le 12 décembre 2006, à la Salle Gaumont - Louis Feuillade, en VO

Note de Tootpadu: