Prête-moi ta main

Prête-moi ta main
Titre original:Prête-moi ta main
Réalisateur:Eric Lartigau
Sortie:Cinéma
Durée:89 minutes
Date:01 novembre 2006
Note:
Luis, la quarantaine bien entamée, mène une vie sans encombre. Il gagne bien sa vie comme créateur de parfums, il ne se refuse pas des affaires passagères et il est encore blanchi par sa grande soeur. Mais c'est justement là que le bât blesse : ses cinq soeurs et sa mère en ont marre de prendre soin du dernier célibataire de la famille. Elles exigent qu'il se marie sans tarder. La galerie d'épouses potentielles que sa famille lui présente n'enthousiasme pas plus Luis que le principe du mariage. Jusqu'à ce qu'il trouve l'idée géniale qui résoudra tous ses problèmes : engager une jeune femme qui se fait passer pour sa fiancée et qui le plaquera le jour du mariage.

Critique de Tootpadu

Les trentenaires irresponsables qui peuplaient récemment les comédies françaises prennent un coup de vieux, ou un coup de jeune selon le point de vue, avec ce troisième film d'Eric Lartigau. Le célibataire endurci qui en est le centre se comporte en fait exactement comme tous ces ados attardés qui fuient comme la peste une vie casée, remplie d'obligations et dépourvue de liberté. Qu'aucun changement novateur ne découle de cet avancement conséquent dans l'âge, d'une dizaine d'années tout de même, n'est pas la moindre faiblesse de ce film désespérément gentil.
Le début calamiteux laisse en effet craindre le pire. Pourquoi chercher à exploiter la somme inépuisable de procédés narratifs et de figures cinématographiques pour introduire ses personnages, s'il suffit de faire passer ce moment clé de l'appréciation par le spectateur à travers la moulinnette du moindre effort ? Je m'appelle ainsi, je fais cela, voici ma famille, avec ses milliers de nièces qui n'auront plus aucun rôle à jouer par la suite : on aura rarement vu une entrée en la matière plus simple et plus douloureusement bancale ! Certes, les choses s'arrangent un peu par la suite, mais la mise en scène effacée d'Eric Lartigau ne tente pas une seule fois de rattraper le coup.
Au mieux, son film s'amuse gentiment sur le terrain très sûr de la comédie romantique. A l'image de cette héroïne, une Charlotte Gainsbourg très sympathique, qui ne trouve rien de plus méchant à dire que "je vais faire caca", lorsqu'il s'agit de changer de registre et de passer de la belle-fille modèle à la fiancée indigne. En dépit de quelques séquences qui oscillent entre le cocasse et le faussement osé (les ébats SM), le film manque de mordant et de personnalité, ce qui le place parfaitement dans la série déjà trop longue des comédies françaises à l'humour inoffensif.

Vu le 26 octobre 2006, au Club de l'Etoile

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Voici la nouvelle comédie à la française que les américains vont nous envier pour son ton enjoué, ses répliques cultes (le fameux "je vais faire caca") et par son casting mitonné. Comme le film de Guillaume Canet, Ne le dis à personne, qui réussissait l’exploit de dynamiter le carcan des thrillers américains en mettant en scène l’action de son film en France (réel exploit au passage), ce film montre bien que le cinéma français peut surpasser les comédies made in US aseptisées au possible afin de plaire au plus grand nombre.

Certains verront aussi dans ce film un thème d’actualité (les Geeks). En plus, il reprend en quelque sorte le thème de l’excellente comédie avec Steve Carrell, 40 ans toujours puceau, et le mêle au thème de Pretty Woman (un homme d’affaires loue les services d’une femme afin de résoudre quelques un de ses problèmes).

Il faut reconnaître que tout repose sur un duo d’acteurs fonctionnant parfaitement : Alain Chabat (qui n’a plus rien d’un Nul) et Charlotte Gainsbourg. Leurs échanges verbaux font pratiquement mouche à chaque réplique.

Comédie brillante comme on aimerait en voir beaucoup plus souvent.

Vu le 17 novembre 2006, au Gaumont Disney Village

Note de Mulder: