Volver

Volver
Titre original:Volver
Réalisateur:Pedro Almodovar
Sortie:Cinéma
Durée:120 minutes
Date:19 mai 2006
Note:
Comme tous les ans, les soeurs Sole et Raimunda sont venues de Madrid pour prendre soin de la tombe de leurs parents, décédés il y a peu de temps dans un incendie. En même temps, elles rendent visite à leur vieille tante Paula qui commence à perdre raison. Mais Agustina, une voisine fidèle, leur assure que la vieille dame s'en sort encore très bien pour son âge. De retour à la capitale, les deux soeurs devront pourtant faire face à une suite d'événements dramatiques qui resserreront leurs liens familiaux.

Critique de Tootpadu

Le maître incontesté du mélodrame au féminin a encore frappé fort, très fort. Pedro Almodovar confirme une fois de plus les thèmes majeurs de son univers personnel et, chose peut-être plus importante, sa façon reconnaissable de conter une histoire somme toute assez banale. Il impose une fois de plus, sans tergiverser, sa marque dans le paysage cinématographique, avec un quatrième film de suite d'une maturité qui laisse le spectateur bouche bée d'admiration.
Son récit d'une famille qui se passe très bien des hommes avance en effet avec une élégance et une souplesse impressionnantes. Les rares coups d'accélérateur dramatique suffisent pour souligner à quel point Almodovar est un amateur de relations et de tensions, plutôt que de l'action. Le trajet à travers les décors incontournables du mélodrame signé Almodovar, comme l'hôpital, n'est alors qu'un prétexte sophistiqué pour mieux observer et ressentir les hauts et les bas de la vie de Raimunda et des autres filles du quartier. Le portrait d'une classe sociale au bord de la pauvreté et en proie aux superstitions et aux scandales honteux n'en est pas moins folklorique. Mais le timbre profondément espagnol du film plonge dans des valeurs traditionnelles avec une gaieté et un manque de complexes fortement revigorants.
Désormais, dans les films d'Almodovar, tout semble soigné jusqu'au plus infime détail. L'émotion bat cependant encore plus sensiblement au sein de ce cadre très élaboré. C'est là que réside sans doute la preuve de l'ascension à la maturité parfaite d'un metteur en scène qui ne nous a toujours pas déçus, ne serait-ce qu'une seule fois.

Vu le 22 octobre 2006, au Max Linder, en VO

Note de Tootpadu: