Labyrinthe de Pan (Le)

Labyrinthe de Pan (Le)
Titre original:Labyrinthe de Pan (Le)
Réalisateur:Guillermo Del Toro
Sortie:Cinéma
Durée:120 minutes
Date:01 novembre 2006
Note:
En Espagne, en 1944, l'armée franquiste s'est imposée face aux républicains qui se sont réfugiés dans les montagnes. La jeune Ofélia s'y rend avec sa mère pour rejoindre le capitaine Vidal, son beau père sévère qui veut assister à la naissance prochaine de son fils. Alors que les derniers sursauts de la guerre éclatent dans la forêt, Ofélia est attirée dans un mystérieux labyrinthe près de la ferme. Elle y découvrira un monde tout droit sorti des contes de fées qu'elle affectionne tant. Mais elle devra également relever des épreuves difficiles qui démontreront qu'elle est la réincarnation de la fille d'un roi mythique.

Critique de Tootpadu

Avec son sixième film, Guillermo Del Toro se place plus que jamais sur le carrefour des genres. Dans ce conte partiellement fantastique, il évoque aussi les ravages de la guerre civile et du régime franquiste, le tout sur un ton qui demeure très proche de la bande dessinée. Il suffit d'observer le montage, surtout dans les séquences se déroulant dans la forêt, pour être ébloui par le gain en assurance, voire en maturité, du réalisateur. Plan après plan, son histoire avance d'un pas ferme et soigné, alliant avec aisance les différents volets du récit.
Car si le côté fantastique du film est mis en avant dans sa promotion, l'incursion de la jeune héroïne dans l'univers des rêves et des créatures légéndaires ne constitue qu'une moitié d'une histoire qui opère par de multiples renvois. La croyance d'Ofélia en ces fées et faunes qui l'auraient choisie pour accomplir un parcours d'épreuves qui la ramenerait dans son royaume perdu peut en effet être lue de différentes façons. La cruauté impitoyable de la guerre qui vit ses dernières convulsions à l'extérieur, personnifiée par cette figure de beau-père ignoble, ne manque ainsi pas d'exercer une influence plus ou moins directe sur les fantasmes au réalisme discutable de la jeune fille. Est-ce que toute cette histoire de la princesse retrouvée n'était qu'une invention d'Ofélia, traumatisée par l'abandon de son environnement citadin et la présence du personnage diabolique du capitaine Vidal ? Par ses méandres narratifs et la noirceur de son propos, sans oublier une richesse esthétique intrigante, le film n'indique à aucun moment une explication aussi banale pour une histoire qui associe au fantastique digne d'un Terry Gilliam des épisodes guerriers particulièrement éprouvants.

Vu le 16 octobre 2006, à l'Elysées Biarritz, en VO

Note de Tootpadu: