
Titre original: | Viva Cuba |
Réalisateur: | Juan Carlos Cremata Malberti |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 83 minutes |
Date: | 11 octobre 2006 |
Note: | |
Les parents de Jorgito croient encore en l'avenir de Cuba, même si après quatre ans à La Havane, la désillusion a pris racine dans leur vie quotidienne. De l'autre côté de la rue, la mère de Malu ne rêve que de partir de ce pays dont la chaleur et la stagnation générale l'insupportent. Lorsque la seule raison qui la retient encore, la grand-mère de Malu, disparait, elle ne pense plus qu'à partir. Mais Malu ne veut pas quitter son ami fidèle Jorgito. Pour éviter cette séparation inéluctable, les deux enfants partent à l'aventure à l'autre bout de l'île, où habite le père de Malu, le seul capable d'arrêter son ex-femme dans son empressement de s'expatrier avec Malu.
Critique de Tootpadu
Notre perception du cinéma pour enfants et de Cuba a été positivement chamboulé par ce film déjà primé dans de nombreux festivals spécialisés à travers le monde. Il s'en dégage une telle bonne humeur et un tel air frais, en rupture avec l'aperçu habituel de l'île de Fidel, soit touristique, soit empreint de morosité, que les quelques écarts formels sont très vite oubliés.
Issu d'un pays engagé dans une lutte continuelle pour maintenir la production cinématographique nationale à un certain niveau, ce deuxième film de Juan Carlos Cremata Malberti, après Nada +, s'inscrit en effet dans le mouvement récent du cinéma latino-américain, dont l'oeuvre phare est sans doute La Cité de Dieu de Fernando Meirelles. La narration y doit ainsi beaucoup au montage nerveux qui n'hésite pas à juxtaposer des plans hétéroclites et des cadrages extrêmes. L'aggressivité visuelle et rythmique qui en résulte fait avancer le récit à grands pas, pas toujours très subtilement, mais avec une efficacité à toute épreuve. Le détail un peu plus gênant pour un public adulte se trouve du côté des effets spéciaux, qui cherchent assez maladroitement à parer d'éléments fantastiques exagérés (la bête animée sur l'épaule de l'homme nocturne) une histoire qui n'en avait pas tellement besoin.
Car avant tout, Viva Cuba est un conte attachant sur la précarité de l'enfance et de l'amitié, plein de moments justes et hilarants. Un film pour enfants, petits et grands, qui ne prétend pas à un bonheur illusoire pour ses deux héros en cavale, comme le souligne la fin qui nous a rappelé celle de Thelma et Louise.
Vu le 28 septembre 2006, au Club Marbeuf, en VO
Note de Tootpadu: