Click

Click
Titre original:Click
Réalisateur:Frank Coraci
Sortie:Cinéma
Durée:108 minutes
Date:04 octobre 2006
Note:
L'architecte Michael Newman consacre tout son temps à son travail, dans le but d'assurer à ses deux enfants et à sa femme un avenir serein. Mais entre les exigences de plus en plus élevées de son patron et les corvées familiales, il s'épuise rapidement. Heureusement qu'il rencontre Morty, un savant un peu fou, dans l'arrière-boutique d'un grand magasin de literie. Alors que Michael ne voulait acquérir qu'une télécommande universelle qui lui permettrait de ne plus se tromper d'installation électrique chez lui, Morty lui propose un outil encore plus polivalent : une télécommande intelligente qui s'adapte à lui et qui lui assure la maîtrise de son univers personnel.

Critique de Tootpadu

Ce n'est certainement pas avec cette comédie fatiguée et potache que nous deviendrons des fans d'Adam Sandler, un comédien au talent très limité qui n'a toujours qu'un seul bon film à son actif (Punch Drunk Love). Le niveau de l'humour vaseux qui fuse maladroitement dans la première partie de ce conte faussement édifiant ne dépasse en effet jamais les stéréotypes racistes, sexistes et homophobes qui ne font plus rire que les moutons les plus débiles. En vue des clichés épais qui s'accumulent rapidement et qui sont ensuite recyclés à satiété (un chien qui se masturbe sur un canard en peluche fait dans ce sens preuve d'une dextérité et d'une inventivité exceptionnelles), il est même étonnant que le film ne s'affaisse pas plus rapidement.
Ce deuxième souffle, qui ammène Click dans des sphères insoupçonnées de mauvais goût et de sentiments artificiels, une fois que le gadget de la télécommande a prématurément rendu l'esprit scénaristique, nous le devons à une prétention soudaine d'imiter l'optimisme d'un Frank Capra. Après une heure de rires hypothétiques forcés, le revirement de l'histoire est si abrupt que même la télécommande ne peut pas l'atténuer. Tout d'un coup, un changement de registre s'opère pour le pire, qui se clôt par une imitation pénible du chef-d'oeuvre de Capra, La Vie est belle.
Aussi disparate que l'histoire, l'interprétation laisse beaucoup à désirer. Passons sur Sandler dont les grimaces fatiguées et le charme enfantin déplacé ne contribuent en rien à la crédibilité de son personnage. La présence d'un Christopher Walken, d'une Kate Beckinsale au moins ravissante - et la seule à porter ses tonnes de maquillage de vieillissement avec dignité, d'un David Hasselhoff, voire d'un Sid Ganis, l'actuel président de l'Académie des Arts et Sciences Cinématographiques, nous laissent déjà plus perplexes. Seul Jake Hoffman, le fils de Dustin, sort agréablement du lot, hélas pour une courte durée.
Le gadget de la télécommande toute puissante aurait mérité une tribune d'expression plus inspirée et moins pesante et du côté de la comédie et de celui du mélodrame que cette niaiserie insignifiante !

Vu le 5 septembre 2006, à la Salle Gaumont - Louis Feuillade, en VO

Note de Tootpadu: