Age difficile obscur

Age difficile obscur
Titre original:Age difficile obscur
Réalisateur:Mike Mills
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:06 septembre 2006
Note:
A 17 ans, Justin Cobb est aux prises avec tous les maux et les joies de l'adolescence, à un détail près : il suce toujours son pouce. Une habitude qui exaspère autant ses parents que son dentiste. La tentative de ce dernier d'en dissuader Justin à travers l'hypnose ne réussit pas plus que le conseil de son prof de débat de le mettre sous médicaments euphorisants.

Critique de Tootpadu

La filière des films américains sur des ados tourmentés ne semble plus tarir ces derniers temps. Et à force d'être submergé par ces quêtes d'identité boutonneux, le spectateur a presque besoin d'un signe distinctif assommant pour les distinguer les unes des autres. Les seules différences que nous propose ce film-ci sont cependant bien trop gentiment bizarres pour laisser une impression positive et durable.
Pendant que l'histoire suit son cours tout préétabli du jeune homme inhibé qui gagne en maturité après un épisode survolté et qui arrivera sans doute à mieux s'assumer une fois qu'il se sera éloigné de ses parents, la mise en scène accumule les effets de style plutôt lourds qui poussent le film vers l'artifice. Que ce soit le fond musical très tendancieux (que c'est triste du Elliott Smith), les ralentis réguliers, ou bien les images oniriques sur fond rose, le travail de Mike Mills se distingue justement par son manque d'originalité, par sa propension à faire comme des dizaines d'autres réalisateurs ont fait avant lui. Enfin le titre français, un jeu de mots peu inspiré, contribue sa part au caractère peu marquant, voire littéralement obscur, du film.
Il ne reste donc plus que l'interprétation pour se délecter tant soit peu. Alors que le protagoniste et les rôles féminins sont acceptables, les vraies petites surprises se trouvent du côté des seconds rôles masculins. Entre un Vince Vaughn en prof typique et un Vincent D'Onofrio en père renfermé, Keanu Reeves s'essaie à la tâche improbable de condenser toute sa carrière en un seul rôle. Ainsi, son rôle de dentiste un peu trop concerné s'articule en trois mouvements. Le premier correspond à ses débuts d'étoile montante du cinéma indépendant et un peu hippie (Point Break et My Own Private Idaho). Le second fait référence à l'arrogance prêcheuse des deux suites de Matrix, avant de revenir sur une forme de résignation qui se retrouve en quelque sorte dans les derniers films de l'acteur, où il joue pour la plupart des rôles peu glorieux.

Vu le 8 août 2006, à la Salle Gaumont - Louis Feuillade, en VO

Note de Tootpadu: