Monster House

Monster House
Titre original:Monster House
Réalisateur:Gil Kenan
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:23 août 2006
Note:
La veille de Halloween, le jeune DJ Walters est laissé tout seul à la maison, surveillé uniquement par Zee, une baby-sitter très rock qui se préoccupe plus de son copain Skelett que de l'adolescent. DJ, assisté par son ami fidèle Chamallow, porte alors toute son attention sur la maison d'en face, une vieille baraque négligée, habitée par l'inquiétant Monsieur Nebbercracker. Le jeune homme la surveille depuis longtemps et il est persuadé que des choses étranges s'y passent.

Critique de Tootpadu

Le commentaire ironique que ce film d'animation se permet sur l'adolescence et tous ses tracas est d'une noirceur et d'une justesse hautement jouissives. A l'opposé des autres films du genre qui véhiculent une image pratiquement imaculée de l'enfance, avec en point d'orgue la plongée dans un imaginaire enfantin idéalisé dans les deux Toy Story, cette co-production de Robert Zemeckis et Steven Spielberg ne se voile point la face sur les débuts d'un âge ingrat. Pendant que les personnages à l'autre bout de la puberté, la baby-sitter et son copain, sont décrits sans la moindre complaisance, les trois héros de ce conte très divertissant ne s'en sortent guère mieux. La présentation de la jeune Jenny, une femme d'affaires en herbe déjà fort coriace et l'objet des fantasmes des deux garçons, est ainsi exemplaire en ce qu'elle ne s'arrête pas à la simple apparence d'une fille modèle, mais qu'elle montre aussi son côté moins plaisant. De même, la planque de surveillance que DJ et Chamallow installent dans la chambre du premier relève autant de l'aventure que de la vie banale de tous les jours, qui se rappelle à nous à travers une solution d'évacuation urinaire peu reluisante.
Tout au long de la première heure, le film multiplie donc les observations truculentes. En plus, il affiche des ambitions psychologiques plutôt poussées, à travers son traitement des fantasmes et des désirs autant des adultes que des enfants. Et puis arrive ce qui fait également figure de tare tenace dans le domaine de l'horreur pour les grands : un dénouement décevant qui rend toute l'excitation du début presque vaine. La méchanceté délicieuse du ton pendant la première partie fait en effet place à des scènes d'action conventionnelles, mais efficaces, avant de basculer dans la gentillesse consensuelle tous azimuts.
Malgré ses lacunes finales indéniables, Monster House reste néanmoins une aventure de haut vol qui ravira un public de tout âge. Mais ce public est-il vraiment prédisposé à se plonger dans une atmosphère de Halloween plus de deux mois avant la fête des morts ?

Vu le 3 août 2006, à la Salle Gaumont - Louis Feuillade, en VO

Note de Tootpadu: