Superman Returns

Superman Returns
Titre original:Superman Returns
Réalisateur:Bryan Singer
Sortie:Cinéma
Durée:154 minutes
Date:12 juillet 2006
Note:
Après avoir cherché en vain les vestiges de sa planète d'origine, Superman revient sur terre pour se rendre compte que tout a changé. La femme de son coeur, Loïs Lane, est devenue célèbre grâce à un article qui explique pourquoi le monde n'a plus besoin de Superman, elle a eu un fils et elle s'est mariée avec Richard White, le rédacteur adjoint du journal "Daily Planet". Superman y retrouve son poste de journaliste maladroit, sous les traits de Clark Kent. Mais il aura rapidement l'occasion de reprendre la cape du sauveur de l'humanité, car le méchant Lex Luthor s'apprête à mettre un nouveau plan machiavélique en exécution.

Critique de Mulder

Je sors juste de l'avant-première française de Superman returns et trois mots me viennent immédiatement à l'esprit: "brillant" et "trop court". Je dois reconnaître que je suis un fervent lecteur des comics Marvel, DC comics, Dark horse et Image, et je suis souvent déçu quand je vois une transposition d'un de mes personnages préférés sur grand écran. Certes, Spiderman 1 & 2, Superman 1 & 2 (et celui-ci), Blade 1 & 2, X men étaient très réussis mais on a eu droit à de mauvais films comme Spawn, Blade Trinity, Superman 3 & 4. Mais, cette fois-ci, ne boudons pas notre plaisir car le cru est excellent.

On savait tous que Bryan Singer était un réalisateur doué de Usual Suspects à X men 2, il a su imposer un style très comics à ses différents films par sa façon de mettre en image son script, ses idées et le jeu de ses acteurs. Une nouvelle fois avec Superman returns, il témoigne de ses talents et nous livre sa vision de Superman returns en 2h34. Certes, contrairement à Batman Begins il ne raconte pas la création du mythe mais place directement l'action de son film 5 ans après Superman 2. Il est ainsi indispensable de revoir ce second opus pour mieux comprendre l'idée de génie apportée par ce film.

En parlant de ce film, il faut aussi mettre en avant les prouesses technologiques dont a bénéficié ce film. A ce titre, les effets spéciaux font entrer l'industrie cinématographique dans une ère nouvelle. Ce film nous montre des effets spéciaux jamais vu à l'écran (la scène concernant le crash aérien est hallucinant de réalité et nous coupe le souffle). Il faut également retenir qu'il s'agit du premier long-métrage en prise de vue réelles dont certaines séquences ont été converties en IMAX 3D.

Kate Bosworth, en Lois Lane est aussi une révélation de ce film et nous renvoie une meilleure vision du comics que la version de Margot Kidder. De même, Kevin Spacey en impose à tous par sa prestation en Lex Luthor d'une ignominie totale.

Certes, ce film témoigne une nouvelle fois de l'hégémonie américaine et on ressent bien l'influence du 11 septembre pendant les scènes de catastrophe et de destruction massive, mais cela ne gâche en rien notre plaisir de retrouver sur nos grands écrans le super Héros le plus connu de notre galaxie.

Je vous conseille donc de voir ce film en vo sur Paris, puis d'aller le revoir en format IMAX au Gaumont du Disney Village.

Vu le 28 juin 2006 à 09h00 Salle 1 de l'UGC Normandie, en VO

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Superman est de retour, et si l'on met de côté les avancements inévitables dans le domaine des effets spéciaux en trente ans, peu de choses le distinguent du film de Richard Donner qui avait relancé la franchise au cinéma en 1978.
A commencer par une histoire qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de Superman. Revenu d'un voyage interstellaire ou fraîchement débarqué sur terre, le combat du superhéros reste en effet le même puisqu'il doit regagner le coeur de Loïs Lane et la sauver, avec le reste de l'humanité, des vicieuses machinations de son ennemi de toujours Lex Luthor. Cette répétition, qui était probablement censé être un hommage, le réalisateur Bryan Singer la pousse jusqu'à recréer des cadrages au détail près (le réveil avant le départ de la ferme). Cependant, la similitude se sent surtout dans la construction narrative du film, à notre grand regret. Le film de Richard Donner avait associé pour toujours le visage de Christopher Reeve avec celui de Superman, donnant par la même occasion un nouveau souffle à une bande dessinée légendaire. En tant que divertissement filmique, il accusait par contre de multiples longueurs et baisses de rythme qui étaient quelque peu rattrapées par des scènes d'action réussies. Le même constat s'impose face à cette resucée acceptable qui ne semble avoir rien appris des imperfections d'alors.
Superman Returns est un film qui met beaucoup trop de temps à démarrer, en dépit d'un générique bluffant, mais finalement aussi vide que l'espace. Avant que Clark Kent ne se transforme en Superman et ne vienne à la rescousse de l'humanité dans une scène d'action spectaculaire, le scénario s'inspire abondamment des platitudes qui avaient accablé les premières aventures du héros sans reproche. Meilleur que bon, pour ne pas dire niais, Superman reste fidèle à lui-même, soites, mais les mécanismes de son plan de sauvetage sont aussi ennuyeux que prévisibles pour les spectateurs familiers des films précédents. Nullement inspiré par les possibilités de variation que permet cette continuité accablante, Bryan Singer est aussi peu inventif visuellement ici que l'a été Sam Raimi dans Spider-Man 2, une suite qui nous a laissé aussi indifférent que ce film d'action plutôt faiblard.
Les vrais moments d'action, intenses, bien menés et presque époustouflants, se résument en fait à deux séquences : la première est l'atterrissage en catastrophe et la deuxième la longue exécution du plan diabolique de Lex Luthor contre lequel Superman devra lutter vaillamment. Avant, après et entre ces deux piliers d'un mastodonte disproportionné le rythme baisse sensiblement, et il n'est remis en marche abruptement que par des trous scénaristiques béants. Heureusement, Kevin Spacey s'adonne à un cabotinage plutôt plaisant qui apporte un minimum de divertissement aux longues minutes molles du film.
Enfin, Brandon Routh dans le rôle titre est certes mignon et assez bien en chair, pour ne pas écrire joliment musclé, pour revêtir la cape rouge célèbre. Mais il lui manque indéniablement la présence unique d'un Christopher Reeve, un acteur peut-être pas plus talentueux que Routh, mais qui savait s'imposer sous les traits du personnage de sa vie dès les premières images. Routh, au contraire, reste un Superman gentillet jusqu'à la fin, ce qui est sans doute une des raisons principales pour lesquelles Superman Returns demeure un film tellement inoffensif.

Vu le 10 juillet 2006, à la Salle Warner, en VO

Note de Tootpadu: