Titre original: | Esprit d'équipe |
Réalisateur: | Robert Ingi Douglas |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 87 minutes |
Date: | 19 juillet 2006 |
Note: | |
Ottar Thor est le joueur le plus prestigieux de l'équipe de football de Reykjavik. Lorsqu'il annonce qu'il est homosexuel au cours d'un entretien, en présence de ses co-équipiers, ceux-ci n'arrivent pas à le croire. Sa famille, dont le père qui est également son entraîneur, et son fils non plus, qui pensent qu'il a perdu la tête et qu'il ne devrait pas afficher son orientation sexuelle de la sorte. Ottar rend alors visite à un petit club amateur dans lequel évoluent deux joueurs gays. Il s'y plaît et il y devient titulaire, une fois que les dirigeants de son ancienne équipe l'ont licencié. Petit à petit, d'autres homos amateurs du foot se joignent à lui, et le petit club amateur devient une vitrine de la visibilité gaie en Islande.
Critique de Tootpadu
Chaque année, un film à thématique gaie sort en France au début de l'été pour profiter de l'engouement médiatique pour la Marche des Fiertés (anciennement Gay Pride) à Paris. Cette fois-ci, les fêtards arc-en-ciel devront patienter, puisque la sortie de cette comédie islandaise arrive trois semaines après le défilé fou qui aura lieu samedi prochain. Cette date a-t-elle été choisie par hasard ou pour justement éviter tout opportunisme ? Mystère ... Mais il est évident que ce petit film aurait eu une meilleure chance commerciale s'il avait été distribué en plein coeur de l'hystérie du foot et des homos, et non pas respectivement 10 et 25 jours après la fin des festivités.
Sinon, Esprit d'équipe est essentiellement une resucée nordique du film thaïlandais Satreelex - The Iron Ladies qui avait conté une histoire très semblable dans le milieu du volleyball. Difficile alors de ne pas être étonné par le retard considérable que nos amis européens ont pris par rapport au pays asiatique aux moeurs a priori plus strictes. Cinq ans séparent en effet le film de Yongyooth Thongkonthun de celui de Robert I. Douglas, cinq ans au cours desquels le traitement de l'homosexualité au cinéma ne semble guère avoir évolué. Mais peut-être est-ce une impression érronnée de notre part de considérer l'Islande aussi progressiste que ses voisins scandinaves, de véritables précurseurs en termes d'égalité entre toutes orientations sexuelles confondues.
L'intrigue du film n'a par conséquent rien d'extraordinaire, avec toujours les mêmes poncifs qui rythment ce genre de récit d'une mise en question sociale majeure. Les passages obligés de la pression de l'entourage et d'une liberté retrouvée grâce à l'amour gay assumé et au soutien du groupe gay sont ainsi présentés avec sympathie et compassion. Mais la mise en scène assez molle et l'ajout de problèmes supplémentaires (l'ex-épouse alcoolique) gênent une véritable identification avec les personnages. Enfin, les rares partis pris du scénario, comme la réduction des matchs de foot à quelques altercations, la préparation et la fête après, sont finalement sabotés par un dernier bout d'information pendant le générique de fin, qui enlève toute l'ouverture généreuse qui a été créée avant le match décisif.
Si vous n'êtes pas trop regardants sur la discipline, privilégiez plutôt Satreelex à cette comédie dramatique sans originalité, ni folie. La volonté de ce film de conjuguer à la fois les clichés (les soirées à thèmes du couple homo) et la banalité (les folles sont apparemment rares en Islande) ne se solde en effet pas par un film particulièrement excitant.
Vu le 19 juin 2006, au Club de l'Etoile, en VO
Note de Tootpadu: