Doublure (La)

Doublure (La)
Titre original:Doublure (La)
Réalisateur:Francis Veber
Sortie:Cinéma
Durée:86 minutes
Date:29 mars 2006
Note:
François Pignon, un voiturier modeste et sympathique, est sur le point de demander sa copine Emilie en mariage, lorsqu'il est impliqué par hasard dans une affaire de divorce. Pris sur la même photo que l'industriel Pierre Levasseur et sa maîtresse, le top-model Elena, Pignon est engagé par le millionnaire qui ne souhaite pas divorcer, afin de se faire passer pour l'amant d'Elena. Le faux-semblant fonctionne un certain temps, mais à la longue, Pignon est trop malheureux sans Emilie et Elena trop malheureuse sans Levasseur et les deux amoureux éconduits joignent leurs forces pour arranger leurs histoires de coeur.

Critique de Tootpadu

Les prétextes pour faire évoluer son personnage préféré deviennent de plus en plus farfelus sous la plume de Francis Veber. Bien que l'idée initiale puisse éventuellement convaincre, son élaboration est particulièrement laborieuse. Et comme d'habitude, Veber cache la pauvreté de son scénario derrière une mise en scène très lisse, qui accomplit le miracle filmique de transformer la platitude ambiante en l'impression trompeuse d'une fluidité enlevée. Grâce à sa courte durée et à toutes sortes d'artifices qui agissent comme de la poudre aux yeux (le défilé de mode, les belles voitures, les appartements somptueux, et enfin la musique insistante), le film se veut à tout prix divertissant, là où il n'est en fin de compte que du théâtre de boulevard mal exécuté.
L'état d'esprit très beauf du film s'affiche régulièrement, que ce soit dans le choix des personnages, tous porteurs de clichés populaires ringards, ou dans l'intrigue même qui se résume au rêve de chaque hétéro un minimum superficiel. Evidemment, l'hétérocentrisme est de mise ici, et c'est là peut-être la seule prise de position sociale, rance, du film.
Enfin, la distribution est quasiment gâché dans des emplois d'une superficialité ennuyeuse, à l'exception positive de Kristin Scott Thomas, toujours très classe, même dans des films médiocres, et négative avec un pauvre Daniel Auteuil qui gesticule sans jamais cerner son personnage, pourtant très conventionnel.

Vu le 22 mai 2006, au Gaumont Parnasse, Salle 7

Note de Tootpadu: