Da Vinci Code

Da Vinci Code
Titre original:Da Vinci Code
Réalisateur:Ron Howard
Sortie:Cinéma
Durée:149 minutes
Date:17 mai 2006
Note:
Le professeur Robert Langdon, un expert de l'étude des symboles, est convoqué au Louvre pour y assister la police à déchiffrer les derniers mots du conservateur, assassiné. Il y rencontre Sophie Neveu, la petite fille de la victime, qui le prévient d'un danger imminent. Ensemble, Langdon et Sophie prendront la fuite, à la recherche du mystère invoqué par le défunt, qui remonte jusqu'aux premières heures de l'ère chrétienne.

Critique de Tootpadu

Le voilà, enfin, le film d'après le bouquin phénomène de ces dernières années que tout le monde est censé avoir lu et que les derniers retardataires feuillettent frénétiquement pour être à la page lors de la sortie mondiale en forme de rouleau compresseur. Une sortie appuyée par des campagnes publicitaires intenses, qui vont jusqu'à envelopper une station de métro entière (Concorde), et qui culminera ce soir avec l'ouverture glamoureuse du festival de Cannes. Nul doute, la présentation de l'adaptation du roman de Dan Brown est un événement, mais qu'en est-il du film en lui-même, de ce long-métrage hollywoodien qui devra porter les plaintes pour plagiat des mercantis et les indignations des pieux ?
Da Vinci Code est la confirmation peu glorieuse de quelques tendances récentes. D'abord, il démontre à quel point des succès littéraires populaires sont facilement détournés au cinéma à des fins commerciales. Les sommes engagées dans la production doivent être faramineuses, mais même avec un film aussi fade et médiocre, le retour sur investissement est assuré grâce aux millions de lecteurs du livre qui iront voir ce que leur roman de chevet donne sur grand écran. Peu importe que les rangs des chercheurs d'énigmes chrétiens ne vont guère s'épaissir après la vision du film, en raison de la pauvreté de son exécution, le temps de faire croire aux spectateurs qu'il est impossible de ne pas succomber au mastodonte, et le tour économique est joué. Personnellement, nous nous demandons bien d'où a pu venir toute cette controverse et tout cet engouement planétaire, face à une oeuvre de fiction particulièrement navrante au cinéma. En tout cas, les deux heures et demie perdues en salle en attendant que le supplice cesse ne nous incitent pas à lire le livre.
Ensuite, le film enfonce encore plus les parcours de son réalisateur et de sa vedette dans la médiocrité la plus complète. Sans la moindre réussite depuis plus (Howard) ou moins (Hanks) une décennie, les deux compères ne font rien pour nous rendre leurs retrouvailles plus agréables. Au jeu exsangue de l'acteur répond la mise en scène pratiquement catastrophique d'un cinéaste en chute libre. Certes, Hanks s'intègre parfaitement dans un ensemble d'acteurs assez mal inspirés, dont seule l'apparition éclair de Denis Podalydès en bon fonctionnaire français surprend. Mais en même temps, qu'aurait-il bien pu faire sous une direction aussi arbitraire que celle de Howard ?
Long et tortueux, le récit concocté par Howard et son scénariste fidèle, l'exécrable Akiva Goldsman, ne décolle jamais. Tributaire de quelques figures de style gratuites (oh, ces beaux envols pour introduire un nouveau décor !) et d'un montage approximatif, la mise en scène illustre les faits de l'histoire de la façon la plus bancale possible. Plus que jamais, Howard prouve qu'il ne sait pas quoi faire d'une caméra, ni où la poser, ni à quel moment la bouger. Ce marasme formel est rendu encore plus lénifiant par les nombreux retours en arrière, amorcés par des effets ou illustrés par des images pompeux.
Enfin, l'échec formel du film nous enlève toute envie de revenir sur les suppositions de son histoire abracadabrante. Evidemment l'église catholique est une organisation qui a beaucoup de choses à se reprocher, et peut-être même l'une ou l'autre des théories développées lourdement pendant le film, mais elle n'aura point à s'inquiéter des accusations énoncées fort ennuyeusement par un film dont la seule raison d'être est le succès de sa source littéraire.

Vu le 17 mai 2006, à l'UGC Ciné Cité La Défense, Salle 14, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Mon impression à chaud en attendant d'avoir 5 minutes pour poster une critique complète.

Ce film est selon moi un semi échec: autant le casting est excellent, autant le film se traine par moments et n'évite pas les longueurs. Reste que pour 20 millions de dollars, la prestation de Tom Hanks laisse à désirer (il assure un strict minimum). Pratiquement tout le film repose selon moi sur Audrey Tautou et fera sûrement d'elle l'actrice française la plus bankable aux USA. A voir si vous avez aimé le livre...

Reste que la meilleure adaptation cinématographique d'un thriller religieux reste l'excellent Au nom de la Rose...

Note de Mulder: