
Titre original: | Raymond |
Réalisateur: | Brian Robbins |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 97 minutes |
Date: | 24 mai 2006 |
Note: | |
Dave Douglas est à deux doigts de devenir le nouveau procureur général de sa ville. Le dernier obstacle avant cette promotion bien méritée est le procès d'un activiste qui est accusé d'avoir incendié un entrepôt de l'entreprise pharmaceutique Grant & Strictland. Sûr de lui et de la cause qu'il défend, Dave ne se rend pourtant pas compte qu'il néglige sérieusement sa famille. Un oubli que la morsure d'un chien tibétain au code génétique chamboulé lui aidera à rattraper d'une façon peu conventionnelle.
Critique de Tootpadu
Certaines comédies américaines feraient mieux de rester chez elles ! Il existe en effet tout un champ de productions cinématographiques, avec comme vedettes des comédiens au talent très pointu, dont l'attrait est obligé de se perdre pour un public international. Ces contes simplistes qui célèbrent la bêtise enfantine d'Adam Sandler ou les grimaces forcées de Tim Allen, s'adressent au mieux à l'Américain moyen pour qui le cinéma est avant tout un divertissement en circuit fermé qui répète encore et encore les mêmes histoires. Le fait que ce film-ci est le remake d'un film des années 1950, qui a lui-même connu une suite il y a trente ans, - sans oublier une vague ressemblance avec notre Didier national - ne doit donc surprendre personne.
Rien de grave au recyclage, bien sûr, mais s'il est fait d'une façon aussi aseptisée et ridicule que dans le cas présent, nos poils de cinéphile un minimum exigeant se redressent péniblement. Tandis que la mise en scène est d'une banalité consternante, le scénario fait carrément grincer les dents. En dessous d'une fourrure épaisse de bonnes intentions en faveur des animaux maltraités se cache une philosophie ringarde qui ne paraît avoir subi aucun ajustement depuis l'original des années 1950. Le vilain père est par conséquent vite réprimandé et il passera le reste du film à comprendre ce qui lui arrive et à appréhender les méchants dignes d'une mauvaise caricature. L'ennui est perfectionné par une frilosité sociale très "Disney" (le fils pourrait-il éventuellement être gay puisqu'il préfère la comédie musicale au football américain ? et la fille est une militante excessivement exemplaire), qui finit par enlever la moindre petite saveur à l'histoire.
Larguée en pleine marée basse cannoise, cette comédie sans chien aurait aussi bien pu sortir pendant la grande disette estivale, et personne ne s'en serait aperçu. Si vous êtes désespérés par l'absence de films pour enfants, tenez bons jusqu'à la sortie événement de Cars trois semaines plus tard et ne vous laissez pas appâter par les beaux yeux du clébard sur l'affiche de ce ratage !
Vu le 12 mai 2006, au Club de l'Etoile, en VO
Note de Tootpadu: