Titre original: | On ne devrait pas exister |
Réalisateur: | Hervé Pierre Gustave |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 90 minutes |
Date: | 24 mai 2006 |
Note: |
Se mettre en scène n'est pas une mauvaise chose en soi, mais le faire d'une manière narcissique peut vite devenir énervant. Cette oeuvre étrange, qui se moque allégrement de toute considération de goût, est sans doute l'auto-portrait fictif le plus éprouvant depuis Les Yeux fermés d'Olivier Py. Epousant à bras le corps le tempérament agressif du protagoniste, le film enchaîne les séquences absurdes, tels le cours de théâtre ou le casting chahuté. Au centre des préoccupations narratives se trouve invariablement le personnage d'Hervé, un homme qui veut comprendre ce qu'est un bon acteur. Ce programme minimaliste tourne très vite en rond, à force de cris et d'énervements. Le seul progrès très relatif se manifeste dans les discours nébuleux des artistes plus ou moins légitimes qu'Hervé interroge.
Ce n'est que vers la fin, lorsque le protagoniste a l'occasion d'assister à une improvisation théâtrale avec de vraies actrices (Marilou Berry & Rachida Brakni), à condition de modérer pour une fois ses éclats impétueux, que le spectateur peut au moins se douter du but de la démarche simpliste du réalisateur. Mais à ce moment, l'agitation vaine d'Hervé et le comportement frustrant des personnages qu'il croise ont déjà anéanti le peu de capital de sympathie qui nous restait. Ce petit rayon de soleil et le souvenir nostalgique de la salle de la Cinémathèque française à Chaillot ne suffisent donc pas pour rattraper ce premier essai prétentieux et trop souvent ennuyeux.
Vu le 27 avril 2006, au Club 13
Note de Tootpadu: