Enfants du pays (Les)

Enfants du pays (Les)
Titre original:Enfants du pays (Les)
Réalisateur:Pierre Javaux
Sortie:Cinéma
Durée:85 minutes
Date:19 avril 2006
Note:
En mai 1940, dans un petit village des Ardennes, le vieux Gustave est le seul habitant à ne pas avoir suivi les incitations à l'évacuation. Avec ses deux petits enfants, Camille et Etienne, il essaie de garder son débit de cidre ouvert, en marchandant avec l'état major. Lorsque la guerre éclate à quelques trois cents kilomètres du village, un groupe de six tirailleurs sénégalais fait irruption, égaré et séparé de son bataillon. Gustave se fait alors passer pour un sergent, afin de mieux maîtriser ces colonisés suspects.

Critique de Tootpadu

La vieille France est à l'honneur dans ce premier film du producteur Pierre Javaux. La sympathie pour l'âge avancé dont il fait preuve se manifeste de plusieurs manières. Outre la place centrale de Gustave, un vrai grincheux au coeur en or comme Michel Serrault n'arrête plus d'en jouer, le scénario suit très fidèlement la trace un peu poussiéreuse des nombreux films de guerre qui l'ont précédé. Son traitement des questions raciales cherche, lui aussi, à ne pas sortir de la norme, en présentant les soldats africains et la réaction qu'ils suscitent chez la famille de Gustave avec beaucoup de modération. Le film ne prend ainsi pas réellement la peine de sonder la difficulté d'évoquer un des chapitres racistes du passé de la France avec notre langage actuel, politiquement correct et empressé à justement éviter la moindre différenciation raciale. Rien de tout cela ici, puisque le regard que Javaux pose sur les Africains est forcément sympathique - tant mieux - et rempli d'une gentillesse quasiment enfantine - tant pis.
Le rapprochement entre les intrus africains et les irréductibles Français à l'aurore de la guerre suit ainsi docilement son chemin. Seules l'interprétation de la fille du réalisateur et l'apparition en travesti de Serrault, une de plus, dénotent négativement dans un film marqué par la gentillesse et la tolérance. Si seulement l'échappée vers la fiction à la fin avait eu lieu plus tôt, la forme et la narration auraient pu être infiniment plus intéressantes.

Vu le 26 avril 2006, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 20

Note de Tootpadu: