
Titre original: | Mission : impossible 3 |
Réalisateur: | J.J. Abrams |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 125 minutes |
Date: | 03 mai 2006 |
Note: | |
L'agent Ethan Hunt est sur le point de quitter le service actif de la Force Mission : impossible. Il a rencontré Julia, une infirmière, qu'il compte épouser prochainement. Mais l'enlèvement de l'agent Lindsey Ferris, qu'Ethan avait formé, par le trafiquant d'armes Owen Davian, oblige Hunt à sortir de sa retraite anticipée.
Critique de Tootpadu
Avant d’aller voir ce dernier volet de la franchise "Mission : impossible", il vaut mieux oublier les frasques avec lesquelles Tom Cruise importune les médias depuis quelques mois. Une abstraction particulièrement aisée, puisque les renvois aux acrobaties de canapé chez Oprah, les attaques contre Brooke Shields, la romance improbable avec Katie Holmes et la naissance curieusement opportune de la petite Suri moins de deux semaines avant la sortie mondiale du film s’y font très, très rares. Au mieux, il existe une certaine ressemblance entre la compagne à l’écran (Michelle Monaghan) et celle à la ville (Holmes), mais les similitudes s’arrêtent bien là. Entre autres qualités, Mission : impossible 3 dispose donc d’un pouvoir d’abstraction et d’immersion dans la fiction assez étonnant. Les plus admiratifs d’un des acteurs fétiches de la planète y verront sans doute la manifestation d’un professionnalisme hors pair.
Car ce premier film de cinéma de Jeffrey Abrams, plus connu comme scénariste d’Armageddon et réalisateur de « Lost » et « Alias », est avant tout un travail de pros, parfaitement calibré et efficacement ficelé. Dans son énergie musclée et ses scènes d’action très solides, il se démarque positivement des deux premiers épisodes. En quelque sorte, Abrams prend le meilleur de l’élégance de Brian De Palma et de l’esthétique tonitruante de John Woo pour les conjuguer au sein d’un divertissement presque irréprochable. Le cinéaste s’avère agréablement conscient de ses limites et de celles du genre et il se contente par conséquent d’explorer avec lucidité les éléments à sa portée. Tout d’abord, le scénario ne s’enorgueillit pas d’être original, mais il sait construire avec une finesse relative un arc narratif très solide. Ainsi, le prologue éprouvant donne une gravité inhabituelle au long retour en arrière qu’il amorce. Le sérieux avec lequel le spectateur est alors incité à considérer l’action qui se déchaîne devant lui ne tiendra pas jusqu’au bout, les impératives d’une production hollywoodienne obligent. Mais à quelques méprises et usages un brin abusifs de gadgets propres à la série près, l’histoire tient convenablement en haleine.
La vitesse est en effet le mot clé dans cette suite forte en adrénaline de missions dangereuses. L’inclusion de particularités nationales, tels le parc éolien en Allemagne ou la gestuelle propre à l’Italie, tout comme la sophistication abracadabrante des gadgets et les prouesses physiques insensées sont en fin de compte secondaires à la précision survoltée de l’action. Le seul répit nous est accordé lors des séquences romantiques, plutôt réussies, mais sinon le montage efficace, appuyé par une bande son puissante, nous entraîne dans la mécanique implacable de l’histoire.
Un début de la saison des blockbusters 2006 éclatant, qui élève nos espoirs pour la suite, même s’il y a eu des étés cinématographiques qui ne produisaient rien de plus alléchant que ce genre de divertissement très solide. En tout cas, le troisième volet de la franchise de Tom Cruise prend d’une courte tête, avant l’original, la place du meilleur Mission : impossible à ce jour.
Vu le 25 avril 2006, au Paramount Opéra, Salle 1, en VO
Note de Tootpadu: