
Titre original: | 16 blocs |
Réalisateur: | Richard Donner |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 102 minutes |
Date: | 05 avril 2006 |
Note: | |
Après une nuit de travail aussi morne et frustrante que beaucoup d'autres avant elle, le policier Jack Mosley est chargé du transfert d'un témoin au tribunal. Il a presque deux heures pour parcourir seize blocs, assez de temps à l'avis de ce fonctionnaire alcoolique et au bout du rouleau pour s'arrêter et picoler un peu. Cette erreur d'appréciation de la situation l'obligera à choisir son camp entre ses collègues ripoux et un petit truand qu'il ne connaît pas.
Critique de Tootpadu
Pour un film qui est censé relayer une chasse à l'homme à travers New York, ce policier ne décolle jamais. La suite des péripéties y est en fait assez décousue, une faiblesse qui devient particulièrement gênante lors des transitions maladroites en guise de trous scénaristiques. L'originalité n'est ainsi pas de mise dans ce film de genre mou et passablement divertissant. Un petit gangster bavard et sympathique, un flic sur le retour qui saisit la seule chance dans sa vie pour emprunter le droit chemin, des collègues et anciens amis qui se lient contre lui pour cacher leurs viles besognes, les poncifs ne manquent guère dans cette histoire conventionnelle. Et si par hasard, par chance, voire par malheur, le fil narratif s'écarte de la prévisibilité la plus banale, c'est pour mieux nous resservir une couche de bons sentiments larmoyants (la fin).
Mais bon, quiconque attend d'un faiseur plus ou moins habile comme Richard Donner autre chose qu'un divertissement excessivement formaté ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Comme à l'accoutumée, Donner nous prouve son savoir faire solide et sans panache. Très loin d'un film noir menaçant ou d'un policier musclé et soigné, comme son contemporain immédiat Inside Man, cette production purement commerciale s'apparente plutôt aux séries B d'antan, satisfaisantes et interchangeables, le genre de film que l'on consomme de nos jours à la télé.
L'interprétation se range sans broncher dans cet état d'esprit peu ambitieux. Mos Def n'a jamais autant parlé par le nez et Bruce Willis et David Morse n'ont jamais moins collé à l'emploi qu'on attend d'eux, c'est-à-dire le dur dépressif au coeur en or et la pourriture vicieuse. Tellement leurs prestations sont d'une solidité sans éclat que le seul détail anodin qui risque de rester dans la mémoire est la symétrie phonétique entre les noms des deux seconds rôles principaux (Mos Def - David Morse). Vous voyez, pour avoir trouvé un détail aussi insignifiant, nous avons vraiment pas dû être absorbés par ce qui se passe à l'écran !
Vu le 6 avril 2006, à l'UGC George V, Salle 3, en VO
Note de Tootpadu: