Titre original: | Secret Life of Words (The) |
Réalisateur: | Isabel Coixet |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 115 minutes |
Date: | 19 avril 2006 |
Note: |
L'emphase pathétique qui caractérise les propos ci-contre se retrouve un peu trop dans le deuxième film anglophone de la réalisatrice espagnole Isabel Coixet. Le début est en effet assez calamiteux avec des effets de style encombrants (ralenti, voix-off) qui donnent un premier aperçu déconcertant. Heureusement, la cinéaste arrive à se défaire par la suite de ces maniérismes qui avaient rendu son film précédent, Ma vie sans moi, peu abouti. Certes, la voix-off de l'enfant dont on ne peut que supposer le destin atroce vers la fin, ainsi que quelques répliques d'un pathos trop lourd ("Alors, je vais apprendre à nager.") refont leur apparition de temps en temps, et la fin s'étire inutilement, mais dans l'ensemble, les dégâts formels s'amenuisent sensiblement par rapport à l'oeuvre précédente.
Car entre son exposition maladroite et sa conclusion qui n'en finit plus, Isabel Coixet réussit à créer un drame intimiste touchant qui tire le meilleur profit de son décor exceptionnel (la plateforme pétrolière quasiment abandonnée) et de sa relation centrale (l'infirmière et le patient avec une redistribution progressive des rôles). C'est cette rencontre qui s'articule doucement autour des mots dits et tus et à travers leur sens caché qui constitue la pièce cardinale, le rocher autour duquel le film flotte pas toujours de façon satisfaisante. Assaisonnées par des moments culinaires délicieux, les séquences entre Hanna et Josef disposent de la profondeur et de l'intimité naissante qui fait un peu défaut au reste du film.
Dans le troisième acte, Isabel Coixet amène son histoire vers une perspective plus universelle, qui risque même de dynamiter le fragile équilibre émotionnel entre les deux personnages principaux. Au moins, cette recherche avortée des sources du malheur permet d'en voir un peu plus de la toujours radieuse Julie Christie. A ses côtés, Sarah Polley et Tim Robbins, dans un contre emploi faussement décontracté, brillent également grâce à des rôles dont l'humanité dépasse de loin le style parfois déroutant du film.
Vu le 4 avril 2006, au Club de l'Etoile, en VO
Note de Tootpadu: