Un ami parfait

Un ami parfait
Titre original:Un ami parfait
Réalisateur:Francis Girod
Sortie:Cinéma
Durée:106 minutes
Date:26 avril 2006
Note:
Le journaliste Julien Rossi se réveille à l'hôpital quelques jours après le nouvel an, avec une vilaine plaie sur la tête et une amnésie totale sur les soixante jours qui ont précédé son accident. Lorsqu'il se tourne vers ses amis pour rassembler le puzzle de sa mémoire éclatée, il doit se rendre compte qu'il avait beaucoup changé ces derniers temps. Il n'a désormais plus qu'un seul objectif : comprendre comment il en est arrivé là et pourquoi tout le monde paraît le détester.

Critique de Tootpadu

Ce n'est pas par hasard que ce thriller psychologique se déroule en Suisse. Pour colporter encore un peu plus les clichés sur ce pays montagneux, on pourrait dire que le film de Francis Girod assimile tous les caractéristiques qui lui sont propres. Minutieuse, pondérée et avec autant de trous dans son histoire que dans les fromages célèbres, cette intrigue tortueuse sur la récupération de la mémoire commence assez vite à lasser. En effet, la désorientation totale du protagoniste au début fait progressivement place à la perplexité, qui se transforme à son tour en une sorte de frénésie peu organique. Le dispositif des pans de la mémoire qui reviennent soudainement est ainsi usé jusqu'à la corde, sans que l'apparition impromptue de ces pièces du puzzle ne suive une logique autre que la facilité scénaristique. En tant que spectateur de plus en plus pris de court par les couches successives ajoutées à l'histoire, nous sommes désagréablement surpris par la désinvolture poussive du scénario.
Toutefois, le scénario qui complique les choses en avançant, là où il devrait les rendre plus claires et lisibles, n'est pas le seul point de discorde dans cet imbroglio guère convaincant. La caméra colle en fait bien trop près des personnages, elle ne laisse parfois même pas apparaître leur visage en entier à l'écran. Cette pauvreté dans la conjugaison des échelles de plan confère à la mise en scène de Francis Girod un aspect esthétique digne d'un téléfilm, un constat qui nous rappelle le polar du même cinéaste, Passage à l'acte d'il y a dix ans. Froid et distant, en dépit de la profusion de gros plans, son style ne nous passionne toujours pas, une indifférence qui est accentuée par le caractère embrouillé de l'histoire.
Finalement, Un ami parfait n'est pas seulement un film de plus où Antoine De Caunes ne peut pas s'empêcher de se mettre à poil et où Jean-Pierre Lorit ne peut pas se libérer du poids du rôle qui l'a révélé dans Une affaire de goût, mais c'est aussi un des tout derniers films du producteur Humbert Balsan, qui s'était suicidé quatre jours après le début du tournage. Ainsi s'achève, sur une note mineure, la filmographie d'un des producteurs européens les plus éclectiques et les plus courageux, qui laisse derrière lui un corpus de films qui impose le plus grand respect !

Vu le 30 mars 2006, au Planet Hollywood Champs-Elysées

Note de Tootpadu: