Temps des porte-plumes (Le)

Temps des porte-plumes (Le)
Titre original:Temps des porte-plumes (Le)
Réalisateur:Daniel Duval
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:08 mars 2006
Note:
L'été 1954, le jeune Pippo, un enfant de la ville, est enlevé à ses parents, alcooliques, pour être placé auprès d'une famille d'accueil à la campagne. Chez Gustave et Cécile, Pippo a d'abord beaucoup de mal à s'adapter. Mais grâce à son amitié avec la vieille Alphonsine, il réalisera un de ses rêves et il se fera à la vie à la ferme.

Critique de Tootpadu

C'est un beau cadeau posthume que l'acteur Daniel Duval offre à ses parents adoptifs à travers ce film. C'est également un beau cadeau qu'il soumet au plébiscite des spectateurs, qui y répondront favorablement, on l'espère. Les qualités populaires ne manquent en effet pas dans cette histoire d'époque qui implique de surcroît des enfants, un peu rebelles, certes, mais nullement mal intentionnés. Le succès devra donc être au rendez-vous, puisque le film s'inscrit à peu près dans la lignée d'un Monsieur Batignole ou bien des Choristes.
Cependant, ce premier film de Daniel Duval en tant que réalisateur, après un hiatus de vingt ans, se distingue de la sauce sentimentale à la française appliquée avec des louches abondantes dans les films précités par sa simplicité. L'action y est réduit au strict minimum et les moments enclins à l'effusion de pathos brillent par leur absence. Le seul élément qui tend à exagérer le ton d'une histoire aussi banale qu'attendrissante est la musique du légendaire Vladimir Cosma. Pour le reste, de petites touches, plein d'ellipses, nous content le quotidien d'un jeune déraciné à la campagne française des années 1950. La justesse des personnages y prime sur les grands sentiments ou les fils narratifs dramatiques. Un contexte tout à fait propice à l'émerveillement que nous a procuré la dernière séquence, la réalisation d'un rêve d'enfant et d'homme depuis la nuit des temps.
A la tendresse du récit correspond la subtilité des interprétations, délivrées avec une modestie et une implication qui ne sont pas forcément naturelles dans un ensemble d'acteurs et d'actrices aussi prestigieux que celui-ci. Outre le jeune Raphaël Katz, convaincant, ce sont surtout les "parents" d'adoption qui touchent par leur humanité, Jean-Paul Rouve en tête, et puis Annie Girardot et Anne Brochet.

Vu le 28 février 2006, au Planet Hollywood Champs-Elysées

Note de Tootpadu: