Girls in America

Girls in America
Titre original:Girls in America
Réalisateur:Lori Silverbush, Michael Skolnik
Sortie:Cinéma
Durée:84 minutes
Date:08 mars 2006
Note:
A Jersey City, dans la banlieue de New York, la vie ne fait pas de cadeau aux jeunes femmes. Suzette, une adolescente exemplaire, bascule dans la délinquance à cause de son copain Tyrell, un dealer sans scrupules. Marisol, une jeune mère toxicomane, n'arrive pas à garder sa fille Autumn après un séjour en prison. Enfin, Oz, une jeune femme dealer qui se fait respecter dans la rue, doit assister à la décomposition de sa famille, ravagée par les drogues.

Critique de Tootpadu

La société américaine est gangrenée par les drogues qui maintiennent les couches les plus pauvres de la population dans un état de dépendance avilissant. Même ceux qui n'en consomment pas sont touchés de près ou de loin par un trafic parfaitement organisé et par une dépréciation des rapports sociaux. C'est la drogue qui pourrit la vie des trois jeunes femmes dont ce film indépendant et à petit budget raconte l'histoire.
La première d'entre elles, Suzette, se laisse berner par l'allure fringante d'un dealer et elle comprend trop tard à quel point ce dernier ne maîtrise plus cette matière dangereuse qu'il est censé commercialiser (la séquence de la roulette russe). La deuxième, Marisol, est la toxicomane type qui dépense son dernier sou pour de la came et qui est une proie facile pour les vautours de la rue (les deux abus pénibles qu'elle subit de la part de Tyrell). Et enfin Oz, une jeune femme qui a dû grandir trop vite et qui perd les pédales face à des responsabilités qui la dépassent. Voilà le beau monde que ce drame cherche à nous rendre attachant. Au moins, il évite le plus souvent un misérabilisme primaire, mais le récit d'un malaise social grandissant ne manque pas de petites lacunes.
Ainsi, la première partie du film s'attache un peu trop à un style proche de la docu-fiction, une démarche qui enlève de l'intensité et de la pertinence à la présentation des trois jeunes femmes. Les moments en famille ou dans la rue s'apparentent alors plus à des improvisations ou à un feuilleton à la sauce MTV destiné aux jeunes qu'à une description du quotidien harassant des filles dans les cités américaines. Puis, le dernier tier du film devient plus dramatique, mais la motivation narrative des sanglots successifs est plutôt défaillante. Chaque scène éprouvante est relativement bien réalisée, mais mises dans un ordre trop faiblard, elles ne fonctionnent plus si bien ensemble.
L'aspect saccadé de la photo numérique et la composition improvisée du cadre contribuent enfin à donner au film un côté amateur qui séduit par sa fraîcheur brute, mais qui nous conduit également de temps en temps au bord de la frustration.

Vu le 27 février 2006, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu: