Nouveau monde (Le)

Nouveau monde (Le)
Titre original:Nouveau monde (Le)
Réalisateur:Terrence Malick
Sortie:Cinéma
Durée:135 minutes
Date:15 février 2006
Note:
Au début du XVIIème siècle, le soldat anglais John Smith arrive avec une expédition de colons sur la côte de la Virginie. Après une première rencontre paisible avec les indigènes, les rapports se dégradent progressivement. Pour calmer la situation, Smith est envoyé à l'intérieur des terres afin de marchander avec le roi. Il y rencontre la belle princesse dont il tombe amoureux.

Critique de Tootpadu

Décidément, Terrence Malick ne fait rien comme les autres. Cette évidence ne s'applique pas tellement au fait qu'il a choisi l'adaptation d'une histoire qui était jusqu'à présent surtout connue grâce au dessin animé plutôt médiocre des studios Disney, pour tourner enfin son quatrième film. Mais il y a quelque chose dans le maniement du langage cinématographique de la part de Malick qui est simplement unique. Ce style très personnel - au point d'être immédiatement reconnaissable - ressemble de près à de la poésie filmique. Il en résulte une méditation existentielle qui dépasse de très loin les besoin narratifs banals dans lesquels se complait l'immense majorité des films de cinéma. Chaque oeuvre de Malick préserve ainsi une part de mystère, c'est-à-dire un aspect intrinsèque, généralement en rapport avec la beauté plastique de la nature ou d'un idéal humain, qui la place sans réserve parmi les chefs-d'oeuvre du Septième Art.
Après La Balade sauvage qui porte son titre à la perfection, Les Moissons du ciel avec ses champs de blé sans fin et La Ligne rouge et ses commentaires poétiques sur la guerre, voici donc la quatrième réussite de Malick au bout de trente ans d'une carrière très atypique. Nous sommes sûrs que si l'on regardait tous ses films l'un après l'autre - une entreprise sans doute épuisante, tellement chacun d'entre eux est d'une beauté et d'une thématique riches -, il en résulterait une même empreinte esthétique et une même mélancolie au bord du pessimisme quant à la nature humaine. D'ailleurs, c'est plus précisément la place de l'homme dans son environnement naturel qui préoccupe Malick, et seulement après les diverses perversions de la civilisation et des rapports sociaux. En toute logique, ses films se passent sans exception hors des grandes villes (sans compter le tout début des Moissons) et ils se placent historiquement au seuil d'importantes étapes du progrès. Là réside peut-être l'unique limitation du cinéma selon Terrence Malick : il est en effet impensable de voir un jour un drame contemporain et urbain de la part d'un cinéaste qui s'est mis à la recherche du sens profond de la nature, comme personne d'autre.
Ce film-ci, qui suit assez fidèlement le destin de la princesse indienne, à l'opposé complet de Pocahontas, tributaire de clichés atroces, ne déroge nullement au style et à la démarche de son réalisateur. Les scènes d'action sont ainsi réduites au minimum et prennent plutôt la forme de ballets élégiaques que d'affrontements sanglants. Le drame se fraie cependant son chemin d'une façon bien plus subtile. Il est ainsi plus choquant de voir les Indiens calmement domestiqués (l'ancien roi qui travaille dans le potager avec sa fille) que d'assister à une défaite honorable sur le champs de bataille. De même, le principal thème du film est la quête d'une sérénité, d'une harmonie avec la "mère", pour la princesse; un état d'esprit qu'elle ne trouve que dans la flore ordonnée et les moeurs compliquées d'Angleterre.
Comme toujours, Terrence Malick s'intéresse plus à l'évocation qu'à la démonstration. Les innombrables plans magnifiques, qui ont très souvent trait à l'eau, comme fil conducteur, le montage inhabituel mais pas moins réussi et l'emploi magistral de la musique classique et des voix off par trois (la princesse, Smith & Rolfe) nous plongent par conséquent dans une méditation de laquelle chaque spectateur doit tirer ses propres leçons personnelles. Autant dire que Le Nouveau monde est une oeuvre aussi splendide qu'exigeante et qu'il ne plaira probablement pas aux spectateurs qui refuseraient de se laisser porter par lui !

Vu le 17 février 2006, au Max Linder, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Le nouveau monde est le nouveau film de Terrence Malick, un réalisateur qui s’intéresse énormément au fond et à la forme de chacun de ses films. Cette fois-ci, il nous livre la véritable histoire de Pocahontas, princesse qui donnera naissance au premier anglo/américain. On est bien loin de la version de Disney (version ne tenant pas compte de la véritable histoire).

Si on pouvait résumer la veritable histoire de Pocahontas en quelques mots, on pourrait retenir que « John Smith voyait Pocahontas, fille de Powhatan, chef indien, comme une jeune fille joyeuse et vivace, qui avait l'habitude de déambuler nue, et n'hésitait pas à jouer à faire la roue avec les garçons. Elle venait souvent au camp anglais converser avec Smith. A ce que l'on sait, Pocahontas épousa un Indien en 1610, tout en continuant à entretenir des relations fructueuses avec le camp de Jamestown. Ce qui ne l'empêcha pas de se faire capturer par un capitaine anglais avide de rançon. Elle fut emmenée dans le camp d'Henrico, où elle commenca son éducation chrétienne et rencontra celui qui allait devenir son second époux, John Rolfe. Il se marièrent en 1614 après le baptème de Pocahontas, rebaptisée Rebecca. Elle avait 19 ans. Ils s'embarquèrent tout deux sur une expédition en Angleterre destinée à recolter des fonds supplémentaires de la Virginia Company, et impressionner la famille royale avec des récits du Nouveau Monde. Pocahontas retrouva John Smith, qu'elle croyait mort. D'après Smith, elle s'adressa à lui comme à un père, très émue, et regretta qu'il refuse de retourner en Virginie. Touchée par une pneumonie ou la tuberculose, elle eut le temps de donner naissance à un enfant, mais ne survécut pas au voyage du retour. Elle fut enterrée en Angleterre. » (Source dossier de presse)

Comme dans tous les films de Terrence Malick, les dialogues sont peu nombreux et les personnages secondaires. Il n’y a guère d’action et tout dans ce film tient pourtant à la perfection car ce réalisateur est un des plus doués de sa génération pour faire ressembler chaque scène à une peinture digne des grands musées. Chaque étudiant en cinéma pourrait voir et revoir ce film d’un virtuose car tout ici montre que chaque seconde a été étudiée avec minutie.

Une fois de plus, le casting est parfait Q’Orianka Kilcher dans le rôle de Pocahontas est stupéfiante par son jeu intense et ses partenaires Colin Farell et Christian Bale font une nouvelle fois preuve de leur grand talent d’acteurs (même si leur texte est réduit au strict minimum)

Film à voir donc au cinéma sur grand écran car ses vertus relaxantes vous permettront de prendre du recul par rapport à tous vos problèmes…

Vu au Gaumont du Disney Village

Note de Mulder: