Port de la drogue (Le)

Port de la drogue (Le)
Titre original:Port de la drogue (Le)
Réalisateur:Sam Fuller
Sortie:Cinéma
Durée:80 minutes
Date:07 avril 1961
Note:
Dans le métro de New York, Candy se fait dérober son porte-monnaie par le pickpocket Skip McCoy. A l'intérieur se trouvait le microfilm d'une formule secrète que Joey, l'ancien ami de Candy, voulait faire parvenir à son contact communiste. Les services secrets qui surveillaient Candy pour arrêter ce contact, se mettent alors à la recherche de McCoy, par le biais de la vieille indicatrice Moe. Candy emprunte ces mêmes canaux pour retrouver le voleur. Mais McCoy, déjà incarcéré à trois reprises pour des faits similaires, est bien trop malin pour se faire pincer par la police ou la messagère des communistes.

Critique de Mulder

À venir









Critique de Tootpadu

Pas de chichis, pas de manières chez Sam Fuller pour conter ce drame urbain, agréablement pauvre en complaisance. Si ce n'était pour l'aspect anti-communiste, d'ailleurs altéré lors de la sortie française tardive dans le cadre d'une opération digne du blanchiment anti-nazi des Enchaînés de Hitchcock en Allemagne, son film serait même d'une dureté et d'une franchise sans compromis. Dans l'état, les références régulières à la nature abjecte des personnages qui trahissent la mère patrie à la cause communiste dénotent cependant plus comme un ancrage historique affirmé, que tel un handicap narratif majeur. Quelle importance en fait ont les motivations des méchants, tant qu'elles permettent à une galérie d'anti-héros exemplaires de s'unir dans la bataille contre le mal ?
La confrontation magistrale des gros plans que Fuller entreprend dans un cadre visuel très serré participe avant tout à l'interrogation du bien et du mal. Longtemps avant la conclusion consensuelle, il procède ainsi à des détournements ingénieux de moments conventionnels. Un rapprochement sensuel est rythmé par des calculs plus perfides et l'acte de la trahison devient le point central d'une valse brute entre les prétendants à l'objet désiré. Evidemment, comme dans les meilleurs thrillers et policiers, le microfilm n'est qu'un prétexte fortuit pour pénétrer un monde misérable, mais pas sans honneur. Au sein de cet univers défavorisé, Fuller trouve un peu d'humanité et de fragilité en la personne de Moe, interprétée brillamment par Thelma Ritter. Son dernier monologue, sur la fatigue de la vie, apporte une touche finale d'humanité, avant que la violence et le discours de propagande ne reprennent le dessus.
Jamais explicatif ou pittoresque, ce Pickup on South Street - un titre original pas plus évocateur que la fausse piste française - est d'une densité et d'une dureté directe en tous points exemplaires !

Revu le 29 avril 2007, à la Cinémathèque Française, Salle Georges Franju, en VO

Note de Tootpadu: