Mots retrouvés (Les)

Mots retrouvés (Les)
Titre original:Mots retrouvés (Les)
Réalisateur:David Siegel, Scott McGehee
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:01 février 2006
Note:
La jeune Eliza possède un don pour épeler correctement n'importe quel mot. Lorsque son père, un professeur d'études religieuses, se rend compte de cette faculté exceptionnelle, il soutient de toutes ses forces Eliza pour qu'elle remporte les concours régionaux, puis nationaux. Son désir le plus profond est cependant qu'Eliza entre en contact avec Dieu, grâce à des méthodes d'un mystique kabbaliste. En même temps, Miriam, la mère, et Aaron, le frère, tentent à leur façon de trouver une sérénité spirituelle.

Critique de Tootpadu

Les concours d'épellation sont une véritable tradition aux Etats-Unis, une coutume qui a par exemple été traitée dans le documentaire Spellbound, inédit en France. Vers chez nous, cet empressement de connaître les mots à l'accent près prend plutôt la forme de la fameuse dictée annuelle de Bernard Pivot. Toutefois, l'activité linguistique n'est que le point de départ d'une quête plus large dans ce troisième long-métrage des co-réalisateurs David Siegel et Scott McGehee. A proprement parler, il n'est jamais très clair ce que recherchent réellement et les cinéastes, et leurs personnages. La surcharge thématique guette en effet constamment, un sentiment de perte de perspective qui est encore renforcé par le souci de traiter chaque membre de la famille sur un pied d'égalité. Rapidement, le spectateur perd les repères, et une bonne partie de son intérêt, face à une histoire trop éparpillée.
La mise en scène ne fait rien pour apporter un peu de clarté à ce brouillon familial. En dehors d'un montage trop nerveux et d'effets spéciaux à l'imagerie maladroite, elle tente en vain de donner une perspective supplémentaire à l'action par le biais d'une mise en parallèle poussive. Le propos opaque de leur film est en conséquence condamné à demeurer largement inaccessible au spectateur. Il ne reste alors plus à ce dernier que d'imaginer un film réussi à partir des rares esquisses prometteuses.
L'interprétation des deux têtes d'affiche contribue en grande partie au caractère nombriliste et flou du film. Cependant, les deux jeunes acteurs, dont le fils assez prometteur du réalisateur Anthony Minghella, gardent un niveau d'insenité suffisant pour ne pas nous faire somnoler paisiblement.

Vu le 3 février 2006, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 3, en VO

Note de Tootpadu: