Bronzés 3 - Amis pour la vie (Les)

Bronzés 3 - Amis pour la vie (Les)
Titre original:Bronzés 3 - Amis pour la vie (Les)
Réalisateur:Patrice Leconte
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:01 février 2006
Note:
En 1978, Popeye, Gigi, Jérôme, Bernard, Nathalie et Jean-Claude faisaient connaissance en Côte d'Ivoire dans un club de vacances. Amours, coquillages et crustacés. Un an plus tard, retrouvailles du groupe d'amis à Val d'Isère. Tire-fesses, fartage et pistes verglacées. Après le Club Med et le ski, ils n'ont cessé de se voir, de se perdre de vue, de se retrouver, de se reperdre, de se revoir pour des semaines de vacances volées à une vie civile assommante. Depuis quelques années, ils se retrouvent chaque été, pour une semaine, au Prunus Resort, hôtel de luxe et de bord de mer, dont Popeye s'occupe plus ou moins bien en tant que gérant, et qui appartient à sa femme, Graziella Lespinasse, héritière d'une des plus grosses fortunes italiennes. Que sont devenus les Bronzés en 27 ans ? Réponse hâtive : les mêmes, en pire.
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Grande fut ma déception au visionnage de cette comédie tant attendue. Autant Les Bronzés et Les Bronzés font du ski sont devenus deux comédies cultes françaises, autant ce troisième opus semble avoir uniquement pour vocation la mercantilité. Certes, le succès sera effectivement présent car nombreux sont comme moi les fans de l'équipe du Splendid, mais le film que les spectacteurs verront est une mauvaise comédie pour différentes raisons que nous allons détailler.

Pour commencer, le premier problème de ce film est un scénario mal écrit. Pendant tout le film, nous attendons la phrase culte comme ce fut le cas dans Les Bronzés (du genre, "cette semaine je me suis tapé tant de kilos de femme") ou dans le second opus (le fameux "je t'expliquerai", ici repris à différentes reprises par Popeye), mais aucune réplique nous restera en mémoire à la fin de ce film. De même, les personnages sont à peine approfondis et on ne fait que nous reparler des anciens opus comme pour essayer de justifier l'existence de celui-ci. Quant à la réalisation de Patrice Leconte, elle montre bien à tel point ce bon réalisateur est en chute libre et semble bien incapable de refaire un excellent film comme ce fut le cas dans le passé.

Ensuite, on se rend compte que le film tourne sur lui-même sans réellement avancer et ce n'est pas en mettant une petite intrigue policière (la patte de l'affreux animal :-)) que cela nous fera entrer dans l'intrigue qui se déroule devant nous. De plus, les propos tenus par certains personnages de cette troupe d'artistes sont limites racistes, antisémites et homophobes (à ce sujet, on se demande bien ce que vient faire le fils de Gérard Jugnot dans ce film, hormis si c'est une des clauses qu'a exigé Gérard Jugnot pour jouer dans ce film.... sans commentaire donc).

La faute n'est pas entièrement due à ce film. En effet les bons scénaristes semblent avoir fui en dehors de nos frontières (pour la plupart pour faire carrière aux Etats-Unis dans des remakes). Reste que voir une somme d'autant de talents sans que le film puisse avoir la moindre qualité est affligeant.

Donc, ma note sévère montre bien que je suis réellement déçu par ce 3ème opus qui tue en un seul film toute l'aura des 2 films précédents. J'espère que tous ces bons acteurs de la troupe du Splendid se ressaisiront et arrêteront de jouer que pour avoir un compte en banque bien rempli.

Vu le 1er février 2006 à 11h00 salle 01 au Gaumont Disney Village

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Désormais fort économiquement de plus de dix millions de spectateurs en France, un score énorme atteint seulement la semaine passée malgré la mauvaise humeur précoce de notre confrère dans son commentaire, ce troisième volet des Bronzés prend presque l'ampleur d'une catastrophe cinématographique nationale. Qu'est-ce que plus d'un Français sur six, toute proportion théorique et statistique gardée, est allé chercher dans cette résurrection très poussive d'un phénomène de société d'il y a un quart de siècle ?! Cette cohue populaire l'a en tout cas poussé au delà des résultats des deux premiers épisodes, ce qui nous laisse craindre le pire : une suite supplémentaire. Espérons alors, et même si les chiffres nous donnent entièrement tort, que la déception de bon nombre de spectateurs face à ce spectacle navrant les fera rechigner à passer une fois de plus à la caisse pour l'inévitable Les Bronzés 4. Après les Taxi et les Astérix et Obélix, une nouvelle vache à lait du cinéma français a vu le jour, au bout d'une grossesse involontaire dont le seul avantage est le puissant renflouement des caisses de la cinématographie nationale.
Car il n'y a vraiment pas grand-chose à sauver dans ce désastre qui ressemble de très loin à une comédie. Faute d'une justification scénaristique pour les retrouvailles de la bande de vacanciers bien ploucs, l'histoire s'invente une raison d'être artificielle après l'autre. Bien que les turpitudes de vieux homophobes ringards, de vieilles qui passent le restant de leurs jours sous le bistouri et d'adeptes de thérapies à la prune n'intéressent plus personne, ce n'est guère le florilège de thèmes de société pas du tout inspiré qui ennuie. Le manque d'originalité et d'idées pour faire tenir ce choix discutable jusqu'à l'écrasement navrant de chaque fil de l'intrigue, voilà bien une source d'inquiétude de la part d'un cinéaste que l'on ne connaissait pas encore à la plume aussi lourde et à la mise en scène aussi bancale.
L'assemblage sans queue ni tête d'une histoire inutile ne réussit en effet pas à Patrice Leconte, qui n'ose même pas s'échapper dans les décors touristiques de son hôtel pour hystériques. Les Bronzés 3 - Punis pour la vie n'est ainsi pas seulement un film bête, mais aussi passablement laid.
Le moins que nous disons de l'interprétation affligeante, le mieux c'est. Signalons toutefois la prestation abyssale de Gérard Jugnot qui campe un handicapé temporaire de la pire espèce, à la fois du point de vue du travail de comédien et de son écriture laborieuse.

Vu le 23 mars 2006, aux Montparnos, Salle 4

Note de Tootpadu: