
Titre original: | Crypte (La) |
Réalisateur: | Bruce Hunt |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 95 minutes |
Date: | 11 janvier 2006 |
Note: | |
Dans les karpates roumaines, un groupe d'archéologues trouve une immense grotte en dessous d'une chapelle, détruite il y a trente ans par un éboulement. Le Dr. Nicolai fait alors appel à Jack et son équipe de spéléologues expérimentés pour explorer un immense réseau de grottes et de cours d'eau souterrains. Après la découverte d'une deuxième grotte au bout de quatre kilomètres, les scientifiques sont accidentellement coupés du monde extérieur par un nouvel éboulement. En cherchant une sortie alternative, ils se rendent compte que quelque chose d'effrayant a survécu dans les profondeurs.
Critique de Tootpadu
Et un doublon de plus, encore que ... En effet, il est loin d'être certain que The Descent et ce film-ci se soient influencés pendant leur production, tellement leur mise en chantier était rapprochée, voire simultanée. De toute façon, une comparaison fastidieuse et assez inutile afin de savoir qui a copié sur qui tournerait à l'avantage de La Crypte, légèrement en avance sur tous les plans, sauf la date de sortie en France. Non, ces deux films à l'intrigue quasiment identique se trouvent bien plus dans une situation élémentaire d'écart flagrant de qualité. Pour apprendre les ficelles du cinéma d'horreur, et même du cinéma tout court, il suffit donc d'analyser d'un côté, tout ce qu'il ne faut surtout pas faire (La Crypte) et de l'autre, les astuces pour mener magistralement un récit conventionnel avec peu de moyens (The Descent). Car rien qu'en termes de budget, le constat est sans appel, avec la production américaine qui a coûté environ cinq fois plus que la britannique, infiniment plus efficace.
L'intrigue de ce film d'horreur bancal, dont le seul élément qui inspirerait de la peur est l'absence globale de qualités, ne dispose ainsi d'aucune direction sensible. La mise en scène est si négligée qu'elle laisse le rythme et le ton du film flotter à volonté, sans jamais leur permettre d'établir la moindre tension. Au lieu d'être tenu en haleine par les événements, le spectateur est amené à se demander à quoi rime cet amas indigeste d'emprunts faciles. Les incohérences énormes de l'histoire manquent dans ce contexte autant d'originalité que les monstres, tout droit sortis d'une décharge d'aliens. Et les effets spéciaux minables ne sont point camouflés par un style visuel sans signature et livide.
Uniquement vers le milieu de ces quatre-vingts-dix minutes de désespoir cinématographique, il existe une courte séquence qui ressemble de loin à quelque chose de regardable. Lorsque Charlie escalade la falaise immense et la parcourt tel une pendule géante, l'illusion d'un démarrage tardif mais salvateur naît sans préavis. Hélas, cette force subite s'éteint aussi rapidement qu'elle a surgi, laissant derrière elle rien que des agissements fort ennuyeux de tâcherons de tout genre.
Si vous avez le choix entre la découverte de ce navet entier et la vingtième vision de The Descent, choisissez quand même le film britannique, qui sait créer de la vraie peur, lui.
Vu le 20 janvier 2006, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 2, en VO
Note de Tootpadu: