Rumeur court ... (La)

Rumeur court ... (La)
Titre original:Rumeur court ... (La)
Réalisateur:Rob Reiner
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:11 janvier 2006
Note:
Dans les années 1960, l'affaire du Lauréat a fait grand bruit à Pasadena, sans que l'on sache de quelle famille cette histoire compromettante est inspirée. Trente ans plus tard, Sarah se rend à sa ville natale, accompagnée de son fiancé, pour y célébrer le mariage de sa soeur cadette. Au cours des festivités, elle apprend que sa mère avait eu une affaire juste avant d'épouser son père, exactement comme le personnage du film célèbre. Sarah se pose alors de sérieuses questions sur sa famille et sur elle-même, et elle part à la recherche de l'homme que sa mère avait aimé, puis quitté autrefois.

Critique de Tootpadu

Si jamais vous vous décidez d'aller voir cette comédie sentimentale, en dépit d'une offre riche et plus intéressante parmi les autres sorties de ce début d'année, vous remarquerez peut-être que vous avez déjà vu ce film il y a huit ans. A l'époque, il s'appelait L'Etoile du soir, mais le titre mis à part, rien n'a changé, jusqu'à l'année exacte où l'action se déroule. Dans les deux cas, il s'agit d'un exercice vain de récupération d'un film classique, sauf que le sacrilège contre la cinéphilie est encore plus flagrant ici. Produire la suite insipide de Tendres passions, qui était lui-même une orgie de mouchoirs clichetonneuse, est une chose, mais s'attaquer au Lauréat, un des films phares de toute une décennie, en est une autre. Le verdict sur cette plaisanterie mal faite et au goût particulièrement déplorable sera d'autant plus sévère.
La prémisse du film de Mike Nichols est, si ça se trouve, encore l'élément le plus positif dans tout ce marasme ennuyeux. La suite passe en effet d'un poncif du genre sentimental à l'autre, pour se distinguer seulement de façon négative par quelques séquences particulièrement déplaisantes. Le fond de l'absence de goût est ainsi atteint au moins deux fois, après des révélations à potentiel incestueux pendant le bal, et lors d'une conversation téléphonique chaotique. Mais pourquoi bouder notre dégoût, puisque tout le reste est d'un ennui total, dans la plus pure tradition des somnifères réalisés par Rob Reiner. Une fois de plus, comme dans Une vie à deux, Des hommes d'honneur ou, dans une moindre mesure, Le Président et Miss Wade, il n'y a rien d'intéressant à voir à l'écran, grâce à la vacuité stylistique de Reiner. Et si en plus, le montage manque désagréablement de précision (des dizaines de raccords approximatifs dans les séquences de conversation), il ne reste définitivement plus grand-chose à sauver ...
Ah si, quelque part au milieu d'une distribution cruellement gâchée, qui correspond curieusement à celle de L'Etoile du soir, bien au delà de la présence de Shirley MacLaine, il est possible de trouver de rares interprétations acceptables. Nous ne parlons pas ici de l'apparition très courte de Kathy Bates, ni des efforts honorables de Mark Ruffalo qui se démène vaillamment avec des répliques ingrates, mais plutôt d'une scène de Richard Jenkins, où cet acteur chévronné réussit, le temps d'une minute, de donner une âme à son personnage. Inutile de préciser que de telles hauteurs restent inaccessibles à ce film navrant dans son ensemble.

Vu le 13 janvier 2006, à l'UGC George V, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: