Donjons & dragons : La Puissance suprême

Donjons & dragons : La Puissance suprême
Titre original:Donjons & dragons : La Puissance suprême
Réalisateur:Gerry Lively
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:01 février 2006
Note:
Le méchant Damodar a dérobé le globe noir, afin de se libérer d'une malédicition ancienne et de réveiller le dragon noir qui devra détruire la ville d'Ismir. Le roi Galtar charge alors Berek, un ancien capitaine de la garde royale, de former une expédition pour récupérer le globe, qui règne sur les quatre éléments. Accompagné d'une elfe, d'un moine, d'une barbare et d'un roublard, Berek se met à la recherche de Damodar. Le temps presse, puisque le dragon se réveillera à la prochaine nouvelle lune.

Critique de Tootpadu

Par où commencer pour cerner réellement le désastre filmique que représente cette suite insupportable d'un film fantastique encore passable ?
Peut-être par les 400 copies annoncées pour sa sortie, un nombre élevé qui suppose un potentiel de blockbuster, et également une erreur de jugement fatal de la part de son distributeur, qui n'a donc rien appris depuis l'échec pitoyable du Dernier signe il y a quatre mois. Ce genre de navet se retrouve normalement au fin fond des sorties vidéo bradées et non pas comme un concurrent sérieux des grosses productions hollywoodiennes. Il est donc inévitable que ce film va s'effondrer misérablement au box-office, pas seulement parce qu'il ne vaut rien, mais aussi parce que son plan de distribution est une aberration incroyable.
Il sera ainsi difficile d'éviter ce mastodonte pestilentiel lors qu'il envahira des salles vides au début du mois de février. Mais nous ne pouvons que vous exhorter avec la plus grande insistance pour que vous l'ignoriez purement et simplement. Dépourvu de la moindre qualité, il risque même d'entacher le souvenir des films honorables dont il pompe tous ses éléments sans modération. Cette sinistre histoire de magiciens et de dragons n'a plus grand-chose à voir avec le premier Donjons & dragons d'il y a cinq ans, qui était, lui, un divertissement pas trop exécrable, rehaussé par une distribution en quête d'un salaire conséquent (Jeremy Irons, Thora Birch, Marlon Wayans). Seul Bruce Payne reprend ici son rôle, entouré de comédiens très médiocres, pour rester poli. Le lien référentiel est par contre plus qu'évident avec le film qui a à lui seul ressuscité le genre fantastique : Le Seigneur des anneaux. Vous reconnaîtrez très facilement la quête de l'objet précieux qu'un groupe d'individus mal assortis doit mener à travers des contrées hostiles. Et les quelques divergences avec la trame tolkinienne proviennent sans aucun doute des feuilletons de télé interchangeables, qui bazardent tout ce qui a trait à la magie dans la lignée de "Buffy".
Justement, ce film ressemble trop souvent à un épisode de feuilleton bâclé, avec ses transitions approximatives, son flux narratif sans tête ni queue, ses répliques pompeuses et ses revirements vite expédiés. Cet aspect 'bon marché' devient le plus visible du côté des effets spéciaux qui comptent indéniablement parmi les plus mauvais effets numériques que nous ayons vu sur un écran de cinéma. C'est probablement aussi pour cela que cette production anglo-lituanienne n'a pas eu l'honneur d'une sortie cinéma aux Etats-Unis, un sort enviable dont nous jouissons malheureusement pas en France. Il ne reste qu'à espérer que ce navet irrécupérable rejoindra rapidement la destination de laquelle il n'aurait jamais dû dévier : le bac des DVDs pourraves à 1 €.

Vu le 12 janvier 2006, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu: