Passion

Passion
Titre original:Passion
Réalisateur:Jean-Luc Godard
Sortie:Cinéma
Durée:87 minutes
Date:26 mai 1982
Note:
Isabelle, une ouvrière bégayante est licenciée. Michel, son patron, fuit les chèques impayés et laisse ses employées faire de la figuration dans un film. Jerzy, un réalisateur polonais, est venu dans la région pour tourner un film inspiré de tableaux, mais la lumière ne lui convient pas.

Critique de Mulder

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Critique de Tootpadu

Jean-Luc Godard n'aura jamais fini de nous surprendre. Ce film qui mèle le monde du travail à la sphère artistique et à la recherche de l'amour constitue une expérience cinématographique aussi déroutante que fascinante. Comme pour mieux relayer la question incessante en voix off sur l'histoire du film, nous devons admettre que nous ne savons toujours pas exactement de quoi parle cette oeuvre sans concession. Impossible en effet d'assembler parfaitement toutes les pièces du puzzle, tellement le cinéaste se passe des conventions narratives afin de réinventer, dans la continuité de son parcours d'artiste de l'image et du son, son histoire. Il ressort de ces tableaux vivants et organiques, c'est-à-dire imprévisibles et au bord de l'incompréhension, un sentiment stimulant de l'ignorance des facilités du spectateur. Jamais très loin du rêve, le film exige de nous de nous l'approprier, de trouver quelque chose dans cette construction particulière, sortie exclusivement de la bonne volonté du maître Godard.
Il y a quelques morceaux de bravoure ici, comme les décalages entre l'image et le son, surtout au début, qui donnent curieusement plus d'importance aux deux. Et ce mélange, dont Godard a le secret, entre des considérations d'un esprit intellectuel et pompeux et des actions qui ressemblent fort à des gamineries. Par contre, les nombreuses actrices nues laissent plutôt supposer un état d'esprit situé à l'autre bout de l'échelle générationnelle, mais passons. On veut bien supporter un peu de gâtisme, si c'est pour nous bousculer avec autant d'indépendance dans nos habitudes de spectateur.
Passionnant à sa façon, mais certainement à recommander aux cinéphiles qui fuient le conformisme formel.

Vu le 6 mai 2005, au MK2 Hautefeuille, Salle 4

Note de Tootpadu: