Familles à vendre

Familles à vendre
Titre original:Familles à vendre
Réalisateur:Pavel Lounguine
Sortie:Cinéma
Durée:110 minutes
Date:25 janvier 2006
Note:
Edik, un jeune homme russe entreprenant, croit avoir trouvé le filon idéal pour se faire facilement de l'argent : "trouver" les parents de riches étrangers juifs et les réunir en échange d'une somme de dollars importante. Seulement, Edik préfère engager des individus qui correspondent au profil recherché plutôt qu'avouer que tous les ancêtres ont péri sous les nazis. Ainsi, il a convoqué quatre étrangers dans la ville de Golotvine, en Ukraine, où ils sont censé retrouver leurs chers disparus. Les habitants se prêtent d'abord au jeu, mais progressivement, la situation dégénère.

Critique de Tootpadu

L'exubérance russe selon Pavel Lounguine n'est décidément pas à notre goût. Dans ce deuxième film que nous voyons de lui, après La Noce aussi désagréablement folklorique, il continue à donner une image assez pittoresque de la société russe, qui manque cependant cruellement d'originalité. Le sujet, qui n'a point été traité avec plus de finesse du point de vue américain dans Tout est illuminé, sert ainsi de prétexte pour une série décousue de rencontres passionnelles. Seulement, cette galérie de coureurs de jupons, d'hommes abrutis par l'alcool et la misère, de névrosés et de femmes objets dégradants (à l'exception notable d'Esther Gorintin) lasse très rapidement, tant elle est enfermée dans une théâtralité qui privilégie sans exception l'exagération à l'introspection. En plus, le scénario conçoit la femme d'une façon particulièrement rétrograde (il faut la violer pour qu'elle découvre sa vraie nature de "salope") et l'homophobie n'est pas non plus très loin (le traitement peu convaincant de la relation entre les deux garçons).
Pas assez de ces réserves majeures, puisque le flux narratif est chahuté au possible. Lounguine inclue ainsi bon nombre de séquences qui ne mènenet à rien et qui s'arrêtent très souvent avant qu'elles n'aient atteint une quelconque finalité. L'art de l'ellipse est en outre manié sans la moindre considération pour le rythme d'un film qui ne connaît qu'un seul ton : l'exclamation qui énerve et qui assourdit bien trop rapidement.

Vu le 9 janvier 2006, au Planet Hollywood Champs-Elysées, en VO

Note de Tootpadu: