Pompoko

Pompoko
Titre original:Pompoko
Réalisateur:Isao Takahata
Sortie:Cinéma
Durée:119 minutes
Date:18 janvier 2006
Note:
Pendant longtemps, les tanukis, de petits animaux sauvages, et les humains vivaient en paix dans les forêts et les champs du Japon. Suite à un boom économique sans précédent, cette quiétude est cependant troublée, puisque d'immenses villes dortoir sont construites là où s'épanouissaient avant les tanukis. Ceux-ci ne veulent pas se laisser faire et décident de profiter de leur don de transformation, afin d'arrêter cette destruction planifiée de leur habitat naturel.

Critique de Tootpadu

Isao Takahata a beau être supplanté récemment par son associé de longue date, Hayao Miyazaki, dans l'appréciation du public français, ses films anciens dépassent de loin les oeuvres remarquables de l'auteur du Voyage de Chihiro. Malheureusement, Takahata n'a pas tourné de film depuis plus de cinq ans, mais grâce au retard que la France a pris en termes d'anime, ses joyaux du passé font progressivement surface, pour le plus grand plaisir des cinéphiles avertis et des amateurs de dessins animés à l'opposé du style aseptisé des Disney. Après la révélation magistrale de Horus, prince du soleil, passé pratiquement inaperçu il y a deux ans, voici donc l'avant dernier film du maître, tourné en 1994.
Le génie d'Isao Takahata réside dans sa capacité infaillible de convoquer une poésie aussi belle que mélancolique à chaque instant, tout en maintenant une sobriété de la narration exemplaire. Il ne faudra en effet pas attendre longtemps avant que la magie, la vraie pas cet artifice commercial construit de toutes pièces par le concurrent américain, ne frappe avec une puissance jubilatoire afin de nous présenter un point clé de l'intrigue. La capacité de transformation des tanukis est ainsi introduite avec une aisance féerique lors d'une séquence merveilleuse et profondément enchanteresse. Une fois le lien le plus coriace avec la probabilité et la réalité coupé, cette histoire fantastique ne tardera plus à nous transporter d'un moment mémorable à l'autre, à nous immerger dans un monde idéal dont l'insouciance festive rappelle l'enclave des Hobbits dans Le Seigneur des anneaux.
Cependant, tout n'est pas que joie et délire transformiste dans ce monde animal, puisque le message écologiste ressurgit avec force au moment opprtun. Si les tanukis en reviennent à leur pouvoir ancestral, c'est pour mieux contrer l'invasion urbaine des humains. Mais la beauté et l'humour de leurs exploits n'arrachent que des sursis éphémères et, sans la moindre complaisance, le scénario excellent ne laisse guère d'espoir quant à une issue favorable de cette évolution industrielle contre l'espace de vie des animaux.

Vu le 5 janvier 2006, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu: