Chaos

Chaos
Titre original:Chaos
Réalisateur:Tony Giglio
Sortie:Cinéma
Durée:106 minutes
Date:18 janvier 2006
Note:
Après une prise d'otage qui a tourné au drame, l'officier de police Quentin Conners est suspendu. Quelques mois plus tard, un commando de malfaiteurs qui a pris d'assaut une banque dans le centre de Seattle exige d'avoir Conners comme interlocuteur. Malgré elles, les forces de l'ordre se plient à la demande des braqueurs et réinvestissent le policier controversé. Ce n'est que le début d'une journée riche en rebondissements et en révélations sur le côté corrompu de la loi.

Critique de Tootpadu

Se réclamer du néo-polar et des sommets du film de casse est une chose. Assurer derrière et maîtriser les rouages d'un thriller complexe en est une autre. Ce polar tonique présente quelques failles de taille qui l'empêchent régulièrement d'atteindre les sommets d'intelligence et d'originalité qu'il s'est lui-même fixés.
L'intrigue de base n'a ainsi rien d'extraordinaire avec ses interventions de police musclées qui répondent à des crimes sanglants. Séquence par séquence, la mise en scène y trouve même son terrain d'exercice le plus adapté au passage moyennement efficace des conventions du genre. De course poursuite à travers la ville en assaut explosif du repère des criminels, tout est réuni pour offrir au spectateur des moments divertissants dignes d'un feuilleton de télé quelconque. Toutefois, si le scénario s'était contenté de cette efficacité ordinaire mais honnête - un peu dans la veine d'un Doom, dans un genre bien sûr très différent -, ce deuxième film de Tony Giglio aurait été infiniment plus satisfaisant.
Usual suspects compte certes parmi les polars les plus réussis des années 1990, mais il est également à l'origine d'un flux intarissable d'intrigues à revirements multiples. Le scénario de Chaos ne fait guère exception à cette prétention post-moderne, puisqu'il n'arrête pas de nous imposer un coup de "génie" après l'autre. Les libertés mêmes de la fiction sont alors dépassées, lorsque l'on voit pratiquement le jeune officier inspiré de façon fulgurante pour résoudre la théorie chaotique derrière le braquage. Et le dénouement alambiqué a le plus grand mal à rendre crédibles les milliers de coïncidences et de bifurcations qui étouffent le récit. En quelque sorte, le scénario s'est trop pris à son propre jeu, jusqu'à apparaître comme un édifice narratif pompeux et finalement très vain.
La solidité de l'interprétation ne suffit pas de renfort pour la mise en scène passable afin de faire oublier les lacunes flagrantes du scénario. Les deux têtes d'affiche, Jason Statham et Ryan Phillippe, joue correctement dans leurs registres habituels, tandis que Wesley Snipes s'amuse dans un contre-emploi trop court et trop léger pour laisser un souvenir indélébile.

Vu le 19 décembre 2005, au Planet Hollywood Champs-Elysées, en VO

Note de Tootpadu: