Esprit de famille

Esprit de famille
Titre original:Esprit de famille
Réalisateur:Thomas Bezucha
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:28 décembre 2005
Note:
Comme chaque année, la famille Stone se réunit pour les fêtes de Noël. Mais la mécanique d'une famille extravagante est quelque peu déréglée cette fois par l'arrivée de la nouvelle copine du fils aîné. Coincée et pas sûre d'elle-même, cette dernière fera même appel à sa soeur cadette pour la soutenir face à la critique cinglante de tous les membres de la famille Stone.

Critique de Tootpadu

Les réunions de famille sont depuis longtemps des situations de prédilection d'un genre cinématographique qui se situe quelque part entre la comédie et le mélodrame. Il n'y a en effet rien de mieux pour observer certains dysfonctionnements sociaux que de mettre les membres disparates d'une famille ensemble au moment de la célébration d'un événement heureux ou malheureux ou bien d'une fête caractérisée par des traditions. Le mélange entre les disputes anciennes qui grondent et l'esprit de la réconciliation et de l'amour prôné par Noël ou Thanksgiving n'en sera que plus explosif et divertissant. Dix ans après le rassemblement hystérique autour de la dinde dans Week-end en famille de Jodie Foster et quelques mois après celui plus modéré dans Pieces of April, voici donc le film qui est censé refleter la famille typique américaine de nos jours et qui, accessoirement, est bien placé pour profiter de l'ambiance des fêtes de fin d'année.
A partir d'une prémisse assez consensuelle, la future belle-fille maladroite qui ne sait pas comment se faire accepter auprès de la famille de son fiancé, le film tisse une toile divertissante mais pas vraiment originale autour des problèmes d'une famille ordinaire. Si le scénario fait preuve d'un progressisme relatif et s'il s'abstient du mauvais goût omniprésent dans les comédies pour adolescents, il n'évite pas pour autant la surcharge. Evidemment, nous n'allons pas vous révéler tous les revirements de l'histoire, mais il paraît parfois que seule l'apparition d'un nouveau contretemps fait avancer le récit, au détriment d'un approfondissement des personnages. Et même, chaque nouvel élément ajouté perd rapidement de sa fraîcheur, puisqu'il culmine invariablement dans des conclusions prévisibles. Ainsi, l'originalité du scénario n'est guère son point fort, alors qu'il fournit un travail appréciable dans l'agencement sympathique de conventions et de clichés. D'ailleurs, le changement de ton courant, qui fait basculer ce dernier d'une seconde à l'autre du drame le plus triste à la comédie la plus burlesque, n'est peut-être pas toujours bien négocié, mais il assure un minimum de surprises à une narration qui en serait particulièrement dépourvue sans cette touche douce-amère.
Alors que la mise en scène reste largement tributaire des failles et des qualités du scénario, l'interprétation se plonge avec un plaisir communicatif dans des rôles qu'elle seule fait vivre. Mention spéciale à Diane Keaton qui joue avec autant de dignité que d'entêtement mesquin son personnage d'une mère courage tolérante jusqu'à un certain point. Il est en conséquence dommage que la structure trop morcelée du film ne lui permet pas de rendre le point central de la famille Stone encore plus inoubliable.
Une gâterie de Noël très divertissante et sympathique qui reste néanmoins, en termes filmiques, assez moyenne.

Vu le 5 décembre 2005, au Club 13, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder


A mon grand père Félix qui nous a quitté cette année
Cela faisait depuis trop longtemps que je ne postais plus aucune critique de films. Non pas que le cinéma ne soit plus ma passion, ni que j'ai mis mon site de côté, mais plutôt que j'avais besoin de prendre du recul et d'un coup de fouet pour me remettre au travail. Et comme tout le monde le sait si bien, c'est quand arrive la fin de l'année, que nous sommes le plus clairvoyant. Ce petit film est sûrement une des plus belles comédie intelligentes que l'on ait pu voir sur le thème de Noël.
Pratiquement tout le film se passe dans cette petite famille américaine réellement attachante ou chacun semble avoir sa part de problème (mention spéciale à Sarah Jessica Parker en femme d'affaire au langage cru et qui semble atteint de tous les maux de la société...). N'empêche, on prend un vrai plaisir à passer pratiquement deux heures avec cette famille. On ne peut rester insensible face au grave problème de santé de la patriache, ni devant la superbe soeur de l'héroine principale, ni encore devant ce couple d'homosexuels qui tient à adopter un enfant et qui montre que l'amour est universel.
J'avoue que la fin du film m'a réellement touché et ému et montre à tel point la famille est importante et c'est quand on perd un proche que l'on se rend compte réellement de l'importance qu'elle occupait dans notre vie.
Vu le 26/12/05 au Gaumont de Disney Village en vost salle 15

Note de Mulder: