Circonstances atténuantes

Circonstances atténuantes
Titre original:Circonstances atténuantes
Réalisateur:Jean Boyer
Sortie:Cinéma
Durée:84 minutes
Date:26 juillet 1939
Note:
A peine parti à la retraite, le procureur Le Sentencier, dit "La Sentence", prend la route avec sa femme pour passer trois semaines de vacances à la campagne. Mais leur voiture tombe en panne à vingt kilomètres de Paris. Ils trouvent alors refuge dans une auberge à la clientèle particulièrement louche. Après un repas bien arrosé, le couple fraternise avec la bande de voyous qui les entoure. Les Le Sentencier prolongent même leur séjour, d'autant plus que les traficants prennent l'ancien procureur pour un bandit de haut vol, puisqu'il manie avec une aisance remarquable le code pénal.

Critique de Tootpadu

En ouverture d'un cycle long de trois mois qui célébrera "l'Âge d'or du cinéma français" (1934-39) au Reflet Médicis à Paris, cette comédie populaire fort sympathique nous met l'eau à la bouche quant aux autres perles d'antan à venir. Elle transmet un air de désuétude à la fois d'un point de vue social et cinématographique, qui est des plus irrésistibles.
Sa description complaisante du monde des voyous et, en contre-partie, de celui de la grande bourgeoisie est un pur produit de la fiction. Cela n'empêche cependant pas le scénario d'y glisser une morale bien simpliste. Ainsi, tous les personnages déviants ont suivi à la fin l'exemple du procureur et ils se sont mis à travailler honnêtement. Même le personnage homosexuel (le jeune accordéoniste) a retrouvé le "bon chemin" et se promène avec sa petite famille traditionnelle. De quoi laisser pantois un spectateur d'une autre époque, qui est certes habitué au 'politiquement correct', mais tout de même pas à ce point.
Toutefois, avant le retournement final poussif, l'intrigue est des plus jouissives. L'importance du scénario, rempli de répliques exquises, y apparait clairement, tant la mise en scène est conventionnelle, voire peu inspirée. Ce plaisir de jouer avec les mots et les expressions de la langue courante ne se trouve malheureusement guère plus dans les comédies contemporaines. Une raison de plus pour se délecter au jeu fascinant d'une Arletty ou d'un Michel Simon qui servent admirablement leurs répliques.

Vu le 23 février 2006, au Reflet Médicis, Salle 3

Note de Tootpadu: