Anniversaire (L')

Anniversaire (L')
Titre original:Anniversaire (L')
Réalisateur:William Friedkin
Sortie:Cinéma
Durée:124 minutes
Date:00 1968
Note:
Stanley Webber, un pianiste au chômage, est depuis un an l'unique locataire dans la petite pension de Madame Bowles. Sa quiétude relative est perturbée par l'arrivée imminente de deux hommes. Stanley ne les connait pas, mais ils commencent à l'intimider et ils se servent d'une fête d'anniversaire pour le menacer davantage.

Critique de Tootpadu

Avant de percer dans les années 1970 grâce aux deux seuls films qui lui ont gardé une certaine notoriété, French Connection et L'Exorciste, le réalisateur William Friedkin a touché un peu à tout pour trouver sa voie. Après trois téléfilms et l'unique collaboration entre Sonny et Cher sur grand écran (Good Times), le cinéaste s'est exilé en Angleterre, le temps d'adapter une pièce de Harold Pinter. A partir d'un scénario rédigé par l'écrivain en personne, Friedkin y sonde le lent passage d'un homme vers la folie.
Comme souvent lors des transpositions de pièces au cinéma, l'origine théâtrale a beaucoup de mal à se faire oublier ici. Pratiquement réduite au seul salon, l'action s'appuie avant tout sur les dialogues marqués par la dissection du malaise social et psychologique des personnages. Au sein de ce huis-clos oppressant, les tentatives de la part de Friedkin pour faire monter la tension et dynamiser l'intrigue n'aboutissent pas toujours. Alors que certaines trouvailles stylistiques forcent le respect, tel le rappel sonore d'un bruit désagréable pendant le générique dont nous ne découvrons l'origine, presque absurde, que bien plus tard, d'autres ont plutôt tendance à tomber à plat, comme les gros plans répétitifs des visages et les cadrages insolites. De même, les essais proches d'un cinéma expérimental avec un clair-obscur qui ne fait apparaître que des formes noires et blanches et la caméra subjective lors du colin-maillard apparaissent comme des tentatives maladroites pour rattraper une narration de plus en plus pesante. Car la pièce de Pinter nous laisse dans le doute quant à certains énigmes de l'intrigue, une ignorance qui se solde par une frustration relative à la fin.

Vu le 13 avril 2006, à la Cinémathèque Française, Salle Georges Franju, en VO

Note de Tootpadu: